Ahmed Ouyahia est formel : les évènements d'Octobre 88, dont nous célébrerons bientôt le 20e anniversaire, sont le fruit des contradictions dans le système. “Je les ai vécus dans une situation tragique. C'est une vaste manipulation, ce n'est pas un sursaut démocratique. C'est la conjonction de deux facteurs : l'effondrement des prix du pétrole qui ont vu les rêves de notre jeunesse s'évaporer et le débat contradictoire dans le système.” “Il y avait des manœuvres d'appareil” car Chadli — pour lequel il a rendu un hommage — a voulu opérer des changements.” “Les contradictions systémiques internes se sont soldées dans la rue. En voulant jouer avec le feu, on a eu un drame. Notre armée de conscrits a dû descendre dans la rue pour ramener le calme et l'Etat s'est trouvé secoué gravement”, a dit Ouyahia non sans ajouter : “C'est vrai, il y avait une soif de changement dans la société, mais ce n'est pas la rue qui a ramené le pluralisme.” “L'histoire s'écrira un jour”, a-t-il conclu. La santé démocratique du pays vingt ans après ces événements ? Le patron du RND estime qu'“on avance”. “Il y a une évolution démocratique, pas aussi vite qu'on le souhaite, mais on avance.” K. K.