La Coordination nationale des étudiants algériens (CNEA) a appelé à une marche pour aujourd'hui, pour protester contre l'application du système LMD et dénoncer les contradictions que connaît l'université algérienne où la cohabitation du LMD avec le système classique défraie la chronique. La Coordination nationale des étudiants algériens (CNEA) a appelé à une marche pour aujourd'hui, pour protester contre l'application du système LMD et dénoncer les contradictions que connaît l'université algérienne où la cohabitation du LMD avec le système classique défraie la chronique. En effet, depuis 2004, année qui a consacré l'introduction LMD à l'université algérienne alors que le système classique est encore en vigueur, les étudiants vivent dans un climat d'incompréhension et d'exclusion. Beaucoup d'entre eux n'arrivent pas à s'accrocher. Selon Cherbal Farid, enseignant-chercheur et militant du Cnes à l'université Houari-Boumediene (USTHB), l'université algérienne ne répond plus aux besoins de l'économie nationale. Celle qui a connu jadis la massification de l'enseignement supérieur pour les besoins de l'édification nationale a produit plusieurs générations de cadres compétents et très utiles pour les développements local et rural. Aussi, pour rappel, le mouvement de revendications sociopédagogiques est né dans une conjoncture particulière, la Faculté ayant enregistré trois décennies de crise. L'université algérienne compte 500 000 diplômés pour la période 1962-2000, mais, selon M. Cherbal, l'université ouverte aux enfants du peuple, et dont la franchise respectée est menacée. La CNEA a tiré à maintes reprises la sonnette d'alarme en interpellant les pouvoirs publics sur les conditions tant sociales que pédagogiques. Farid, militant averti du Cnes et chercheur, soutient que pour la période 2004-2005, le budget de la formation a connu une baisse drastique et provoqué la déperdition de la majorité des étudiants, lesquels n'arrivent pas à terminer leur cursus. M. Cherbal explique avec pédagogie et prévient sur les conséquences fâcheuses que peut avoir une gestion populiste par ceux qui ont à charge cette entité scientifique. Farid précise que les retombées de la mondialisation avaient commencé à se faire sentir pour la famille universitaire dès 1980, et trois décennies plus tard, elles ont poussé à la dégradation des conditions sociopédagogiques. Amphithéâtres et classes surchargés, chevauchement des deux systèmes et faiblesse de moyens, les normes internationales pédagogiques pour l'épanouissement de l'université ne sont plus respectées. M. Cherbal évoque, en outre, la triste réalité des recteurs et doyens qui ne sont pas élus, comme il stigmatise la précarisation du corps enseignant qui connaît une dépermanisation de plus en plus déloyale. La NR a rapporté récemment qu'une rencontre a regroupé l'ensemble des universités algériennes pour examiner les résultats du système LMD et apporter dans un débat national les amendements nécessaires pour trouver les passerelles de passage entre le classique et l'actuel. Farid pense qu'il faudrait donner le temps au temps pour réformer et avoir de la visibilité afin de sauvegarder les 1 596 licences et mastères de l'université algérienne. Pour le bien-être du pays, m. Cherbal suggère de décréter un moratoire et faire un audit pour consacrer la démocratisation de l'université. Il souligne qu'un mandat unique d'une durée de trois ans est nécessaire dans le comité national technique et scientifique comme il demande à ce que le programme des licences soit déterminé par le comité pédagogique, comme les passerelles qui permettront aux étudiants de prolonger leurs études en enseignement-recherche. Aussi, il milite pour un organisme national scientifique qui structure les chercheurs et qui articule la recherche comme seul gage de la réussite. Houria A.