L'Université algérienne demeure en retard en matière d'application de ce système. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia a qualifié, jeudi, en marge de la conférence nationale sur l'évaluation des reformes du secteur, la mise en oeuvre du système LMD (Licence-Master-Doctorat) de positif. Il a argumenté ses propos par le fait que le taux de réussite a dépassé les 65%. Pourtant, des étudiants ont rejeté ce dernier et contestent même le projet en question. Notons que certaines universités ont connu, récemment, des perturbations à l'exemple des universités de Ben Aknoun, l'Usthb de Bab Ezzouar, les universités de Guelma, Annaba, Constantine, Oran et Tizi Ouzou. Les revendications tournent autour d'une prise en charge pédagogique et sociale de l'étudiant, mais surtout pour le retrait du système LMD. C'est l'Union générale des étudiants libres (Ugel) qui dénonce le silence de la tutelle. «Un silence qui pousse, selon les représentants, au désordre au sein des universités». Ils relèvent, notamment, l'absence de dialogue. L'organisation considère que devant la mauvaise préparation pédagogique des étudiants, le système est voué à l'échec. Le Parti des travailleurs a, également, dénoncé l'application de ce système tout en soutenant la contestation des étudiants. Selon Louisa Hanoune, ce système nous a été imposé par l'Union européenne alors que la France et la Belgique l'ont rejeté car il remet en cause la valeur des diplômes. Le LMD, depuis son application, a permis la création de 1000 diplômés de licences qui ont du mal, selon Louisa Hanoune, à trouver un emploi car ne correspondant pas aux besoins du marché. Pour la porte-parole du P.T «le système est dangereux, il faut l'arrêter et le retirer». De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur n'est pas convaincu des raisons de la contestation de ces derniers. Il avance, par ailleurs, que cette protestation suscite plusieurs interrogations du fait que l'Ugel soit derrière cette action. Pour le ministère, l'Union est connue pour ses actions politiques au sein des universités à chaque approche des rendez-vous électoraux. Le ministre soutient, en outre, que l'Ugel manipule les étudiants à des fins politiques. Le ministre a avoué que «l'université algérienne demeure en retard en matière d'application du système LMD auquel nous n'avons pas d'alternative». Il a annoncé, à ce sujet, la tenue, en mai prochain, d'assises nationales qui verront la présence d'experts internationaux pour évaluer l'efficacité du système LMD, appliqué depuis trois ans dans l'université algérienne. Ces assises interviendront la veille de la sortie de la première promotion de formation en licence dans le cadre du système LMD, en vigueur depuis la rentrée universitaire 2004-2005, alors que la seconde étape de la formation, à savoir le Master sera effective dès la prochaine rentrée universitaire. Par ailleurs, M.Harraoubia a appelé le coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), M.Ali Boukaroura, considéré comme «le coordinateur légitime de l'organisation au niveau national», à mettre un terme aux agissements de certaines branches de son organisation, allusion faite à la menace de grève qu'elles annoncent pour aujourd'hui. Pour sa part, M.Boukaroura se démarque de cette décision.