«Le rapport des Etats-Unis sur les droits de l'homme en Algérie est d'une férocité que nous n'acceptons pas», a déclaré Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale des droits de l'homme, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. «Le rapport des Etats-Unis sur les droits de l'homme en Algérie est d'une férocité que nous n'acceptons pas», a déclaré Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale des droits de l'homme, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Ce pays, explique-t-il, est mal venu de tenter de nous donner des leçons en matière des droits de l'homme, lui qui a entrepris de les violer un peu partout dans le monde. Me Ksentini cite, à l'appui, le problème palestinien, l'Afghanistan, l'Irak et ce qui se passe actuellement, et sous l'égide des Etats-Unis, en Libye. Il rappelle que sa commission a été destinataire du rapport de l'Etat américain en ce qui concerne les droits de l'homme en Algérie et, souligne-t-il, «nous avons considéré que ce rapport est d'une extrême sévérité bien que des points positifs ont été retenus en ce qui concerne l'Algérie». Me Ksentini a commenté le discours du président de la République, qu'il accueille très positivement. Le Président, dit-il, a énoncé des choses importantes et très sérieuses, notamment en ce qui concerne les réformes envisagées. Concernant la Constitution actuelle, il estime qu'elle doit être revue sur plusieurs points et qu'il faut aller vers une Constitution plus démocratique. C'est, ajoute-t-il, l'affaire d'une commission qui comprendra des constitutionnalistes et des membres de l'opposition. A propos des partis, il considère qu'il faut agréer les partis qui demandent à l'être sauf, précise-t-il, qu'il faut interdire l'instrumentalisation de la religion à des fins électorales ou à des fins politiques. Tout le problème est là et toute la difficulté est là, fait-il remarquer. Pour le président de la Commission nationale des droits de l'homme, la dépénalisation du délit de presse est la cerise sur le gâteau, l'Algérie peut se targuer, ajoute-t-il, d'être dotée d'une presse totalement libre et il faut s'en féliciter. Il rappelle que la presse est un acteur essentiel de la démocratie. Me Ksentini a évoqué la situation des droits de l'homme en Algérie dont il remettra le rapport au président de la République avant la fin de ce mois. Pour lui, les droits de l'homme, c'est une culture, une lutte incessante et il faut être très vigilant. Il nous faut aller, dit-il, vers une démocratie véritable. Il rappelle que le terrorisme a retardé le processus démocratique entamé au début des années 1990. Il souhaite que le pays soit débarrassé de la bureaucratie, qu'il y ait une justice de qualité, que les disparités entre les régions mais aussi entre les citoyens soient réduites. Quant à la corruption qui est devenue un sport national dont il faut se défaire, il constate que l'Algérie connaît ce phénomène dans toute son ampleur depuis quelques années et qu'il faut l'éradiquer. C'est le travail de la commission installée par le Président, c'est le travail aussi des magistrats et de la police ainsi que des citoyens qui doivent collaborer dans la lutte contre la corruption. Lakhdar A.