Le débat politique en Tunisie se poursuit entre les différentes forces agissantes dans la vie politique du pays sur des dossiers importants notamment la loi électorale et le projet de «Pacte républicain» ou de «modèle de société», plate-forme devant fédérer les différentes composantes de la société tunisienne. Le débat politique en Tunisie se poursuit entre les différentes forces agissantes dans la vie politique du pays sur des dossiers importants notamment la loi électorale et le projet de «Pacte républicain» ou de «modèle de société», plate-forme devant fédérer les différentes composantes de la société tunisienne. Les préparatifs sont en cours au niveau de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution et la réforme politique, afin d'œuvrer à concrétiser un tel projet de société. Ce dernier reste la préoccupation des partis politiques et des composantes de la société civile qui, en dépit de ses divergences sur beaucoup de questions, s'accordent sur l'impératif de rester attachés au régime républicain et de préserver tous les acquis réalisés en Tunisie notamment ceux relatifs aux droits de la femme, au code du statut personnel et au principe de la séparation entre le religieux et le politique. Dans ce contexte, le parti Al Wifak a estimé nécessaire l'élaboration d'une «Charte civique» qui repose sur quatre axes fondamentaux, en l'occurrence la consécration du régime républicain dans le pays, la préservation du code de statut personnel, de l'identité arabo-islamique et la consécration du principe de la séparation du religieux de l'Etat. Le parti Al Baath tunisien insiste, pour sa part, sur l'importance de rassembler l'ensemble des principes et acquis réalisés par la révolution tunisienne dans le cadre d' «une déclaration de la révolution tunisienne». Le Parti social du centre a proposé, quant à lui, de baptiser ce projet «pacte social» au nom de l'égalité entre tous les citoyens et afin d'asseoir les fondements d'un «Etat citoyen» tandis que le Parti socialiste de gauche (PSG) estime que la Tunisie a plus besoin d'un consensus national autour des principes et valeurs de la République dans le cadre «d'une charte républicaine contraignante» qui prend la forme d'un «pacte républicain». Des membres appartenant à la Haute instance ont, de leur côté, affirmé que les principes que renfermera le projet et qui aura la force d'un «engagement moral» doit faire l'objet du consensus de l'ensemble des membres de l'instance. Si la majorité venait à accepter ce projet, une commission sera créée à cet effet pour l'élaboration d'un projet qui sera soumis à l'approbation de l'instance. Certains partis ont proposé de soumettre le projet de charte à un référendum populaire. Concernant le projet de loi électorale, adopté par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et de la réforme politique, le président du parti Elmajd, M. Abdelwaheb Henia a souligné la nécessité de réussir la transition démocratique et la consécration de la souveraineté et des aspirations du peuple tunisien. Pour lui, la concrétisation de cet objectif passe par la mise en place d'une assemblée constituante représentant l'ensemble des forces vives et sensibilités politiques, intellectuelles et civiles, sans exclure les jeunes de la révolution du 14 janvier. Il a exprimé le rejet par son parti de transgresser le principe de liberté de candidature pour l'ensemble des Tunisiens, estimant que le débat au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, concernant le projet de la loi électorale, était «idéologiquement orienté». Il a qualifié la composition de cette instance de «déséquilibrée», ce qui, selon lui, a «favorisé l'hégémonie de certaines forces politiques qui orientent les débats en fonction de leurs intérêts». De son côté, le Parti démocrate progressiste (PDP) a évoqué les questions de la parité entre la femme et l'homme et des modalités de scrutin, estimant qu'il s'agissait de dispositions en conformité avec la situation transitoire que connaît le pays dans la mesure où elles confèrent une place importante aux partis politiques. Pour le parti Ettajdid, l'instauration de la parité hommes-femmes par décret-loi sur les élections de l'Assemblée constituante était un pas «historique», et qu'il «est de la responsabilité de l'ensemble du peuple tunisien de faire de ce principe un acquis irréversible et une réalité effective de la vie politique tunisienne». «La Tunisie vit aujourd'hui une phase cruciale de son histoire», et l'élection d'une Assemblée constituante, le 24 juillet prochain, donnera l'occasion de tourner la page de «la dictature et de l'oppression», estime pour sa part le secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), Mustapha Ben Jaafar. Selon lui, elle permettra aussi d'avancer «à pas sûrs» vers un avenir fondé sur le travail et l'engagement à réaliser les objectifs de la révolution d'un peuple qui aspire à «un développement équitable, à une libre citoyenneté et à une presse intègre». R. I