Le ministre algérien des Affaires étrangères s'est prononcé, hier, sur l'actualité régionale et internationale au cours de son passage sur les ondes de la Chaîne III. Il a placé les accusations du Conseil national de transition (CNT) de Benghazi contre l'Algérie dans la case des «manœuvres dilatoires basées sur des agendas plus anciens». Le ministre algérien des Affaires étrangères s'est prononcé, hier, sur l'actualité régionale et internationale au cours de son passage sur les ondes de la Chaîne III. Il a placé les accusations du Conseil national de transition (CNT) de Benghazi contre l'Algérie dans la case des «manœuvres dilatoires basées sur des agendas plus anciens». Evoquant l'entretien téléphonique de lundi dernier avec son homologue français, Mourad Medelci a indiqué qu'Alain Juppé a qualifié «de rumeurs peu crédibles» les accusations du CNT. «M. Juppé a lui-même considéré comme peu crédibles ce qu'il a qualifié de rumeurs lorsqu'il a désigné ces informations complètement farfelues qui placent l'Algérie comme une partie à ce conflit entre Libyens, alors que nous n'avons jamais eu à choisir une partie contre l'autre dans la crise libyenne», a soutenu M Medelci. Ce dernier a, à cette occasion, qualifié de «très cordiales» les relations entre Paris et Alger et indiqué que l'entretien avec M. Juppé «a porté essentiellement sur les relations bilatérales et nous avons observé qu'il y avait des avancées sur le plan de la mise en place d'un partenariat industriel, à la fois ambitieux et équilibré». Tout en rappelant les principes fondamentaux et les lignes directrices sur lesquels s'appuie la politique diplomatique du pays, M. Medelci réitère «le principe de la non-ingérence de l'Algérie dans les affaires internes des pays», qui est à l'origine des positions adoptées par Alger en direction de, entre autres, «la Tunisie, l'Egypte, la Côte d'Ivoire, le Yémen, le Bahreïn et la Libye». Et d'ajouter à ce propos : «On n'a pas traité un pays différemment d'un autre». Il ne manque pas, par ailleurs, de préciser qu'il est urgent d'arrêter l'effusion du sang libyen par la cessation des combats entre Libyens et des frappes aériennes de l'Otan. Un cessez-le-feu, pour M. Medelci, est «l' ultime voie» permettant au peuple de Libye «de décider souverainement de son destin». Ce qui l'amène à saluer les appels et les efforts consentis jusque-là pour un cessez-le-feu, mis à mal par d'autres décisions sur la scène internationale relevant d'actions militaires. A certains qui appellent à la non-ingérence dans la crise libyenne, Mourad Medelci répond que «nous constatons malheureusement que la non-ingérence est battue en brèche» au vu de la réalité qui prévaut dans la crise libyenne via «les interférences politiques» étrangères sur le cours de la crise en Libye. Cela en référence à la tournure qu'a prise l'application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, de l'exclusion de la zone aérienne aux frappes sur la Libye en passant par la prise en main par l'Otan de l'application de la résolution. Il qualifie la situation libyenne «d'extrêmement compliquée où les Libyens se battent entre eux», le ministre précise que «d'autres parties sont en train de faire en sorte que la guerre s'intensifie», avertissant sur les conséquences gravissimes sur les Libyens et sur la région notamment. Des craintes partagées et exprimées par d'autres acteurs sur la scène internationale au vu de la situation chaotique qui prévaut en Libye, profitable aux réseaux terroristes d'El-Qaïda. Londres, Washington et Alger ont fait part de leurs «craintes» et d'éléments «avérés» à ce propos. L'Algérie soutient «la solution politique, sur laquelle il y a un consensus général», selon M. Medelci qui précise toutefois que cette solution doit intervenir «après un cessez-le-feu et la mise en place d'un mécanisme de respect de ce cessez-le-feu». Une solution portée par le panel de l'Union africaine qui a eu «des contacts avec les deux parties libyennes» et qui «n'a pas permis de régler les problèmes» , puisque, a-t-il dit, «nous connaissons la réaction de la partie libyenne aujourd'hui installée à Benghazi». Cela souligné, M. Medelci indique que «nous ne perdons pas espoir, surtout si la communauté internationale joint ses efforts à ceux de l'UA pour que la solution politique puisse s'imposer à tous comme étant la seule parce que, au nom de la non-ingérence, il n'y pas de solution durable que celle portée par les Libyens eux-mêmes». Karima Bennour