Ils sont onze ou douze. On n'arrive plus à les compter tellement ils bougent… Ils font de la fusion. Mais de la fusion du genre chaud ! Chaud ! Chaud ! Les sons se démultiplient dans les notes grasses des cuivres en ébullition et les timbales généreuses des percussionnistes. Fanfaraï est de retour avec un deuxième album qui sortira le 2 mai prochain en prélude à une tournée des grands ducs en France, en Belgique et en Espagne. Ils sont onze ou douze. On n'arrive plus à les compter tellement ils bougent… Ils font de la fusion. Mais de la fusion du genre chaud ! Chaud ! Chaud ! Les sons se démultiplient dans les notes grasses des cuivres en ébullition et les timbales généreuses des percussionnistes. Fanfaraï est de retour avec un deuxième album qui sortira le 2 mai prochain en prélude à une tournée des grands ducs en France, en Belgique et en Espagne. Cette troupe de garnements multicolore arrive… en fanfare pour nous abreuver de quelques bonnes notes bien senties. On avait connu la fusion dialna avec force de références gnaouies, chaâbies et rock. Aujourd'hui, avec Fanfaraï, le voyage se sauve des délicates dunes de sable et voluptueuses mélopées sahariennes pour nous emmener bien loin dans les contrées sud-américaines pour se transformer en tapis musical volant qui va chercher à l'Est s'il y a du nouveau chez les Tsiganes. C'est donc une bonne fanfare, étrange à souhait. Métissée franchement bizarre. Dans le mode traditionnel musical, Fanfaraï est un ovni musical surprenant où le chanteur est estampillé sur le raï pendant que chacun des musicos suit un chemin unique, entre raï, chaâbi, gnawi, kabyle…, le tout bien arrosé de notes piquantes de salsa, de musique afro-cubaine, de musique turque et de jazz pour devenir l'une des formations musicales les plus originales de France et de Navarre et un extraordinaire cirque de performance festif qui investit les rues dans plusieurs versions sonorisées, non sonorisées, avec des concerts, des happenings urbains, des folles sarabandes enjouées et tonitruantes. Il faut entendre les versions un peu salsa, un peu raï de Ch'hilet layani revue et corrigée par un aréopage magnifique qui entreprend aussi «Zina» dans un curieux mix musical qui prend tout son sens avec ce nouvel album qui comprend quelques morceaux d'anthologie comme Men sabni enkoun, Wida nzor, Ch'hilet layani, Laâfo, Lehmama, Zina et Achdah ataous, que de la bonne musique construite sur une alchimie en «technicolor» entre ghaïta, t'bel, derbouka, tar, bendir, congas et karkabou qui rend hommage à Blaoui El-Houari, Raïna Raï, le folklore gnaoui et les cubains du monde… sur des rivières de trombones, saxophones, trompettes et tubas immenses qui déménagent sans oublier les nombreux guests musicaux comme Samira Brahmia, Mohamed El Yazid Baâzi et pleins d'autres musiciens riches en offrandes. Du nouveau pour ce dernier opus concrétisant une longue collaboration forgée dans les rues avec Samir Inal percussionniste aux influences multiples qui se fait accompagner par des musiciens venus d'Algérie, du Maroc, de France depuis 2005 et dirigé depuis 2010 par le trompettiste Patrick Touvet. Ils font les premières parties de Khaled, Souad Massi… On les a vus aussi avec l'Orchestre national de Barbès, Mouss et Hakim de Zebda et prochainement avec l'inoxydable Idir. Depuis 2009, Fanfaraï fait des émules en transmettant, dans la plus pure tradition des berrahine, un répertoire complet à quelques trente formations. D'ailleurs, comme exemple typique, «Le 93 Super Raï Band» est né de ces ateliers et se produit régulièrement dans diverses manifestations. Il faut dire que des ateliers similaires ont eu lieu deux années de suite au Festival des Sud à Arles et en avril 2011 au conservatoire de Colombes. Avec aussi quelques aventures artistiques du genre dépaysant comme la troupe tsigane Karagöz qui sera un souvenir inoubliable. On se croirait face à ces trublions à vent et à percussion devant un curieux melting pot de styles, entre fanfare échappée du Temps des gitans de Kusturica et qui se serait réfugié chez les Idhebalen des hauteurs de Tizi, en racontant ses problèmes à un Gnaoui de Timimoun avec, au final, une cathrsis digne du carnaval de Dunkerque. C'est dire la variété et la vie animée de cette troupe. Il faut dire que «dès l'origine, dans Fanfaraï, la volonté d'ouverture, le respect et le choix de s'enrichir au contact de l'autre, tant humainement que musicalement, ont orientés les actions communes des musiciens. Cela a généré, au fil du temps et des expériences, un groupe soudé, généreux et fédérateur qui ne laisse jamais le public indifférent». Dixit les « penseurs » du groupe. En plus, consécration suprême… pleine de bonnes choses en perspective, des concerts en veux-tu en voilà ! Des déambulations qui se comptent en centaines de kilomètres, faut-il rappeler que l'été arrive. En tous les cas, Fanfaraï rêve de venir faire ses promenades agitées dans les ruelles méandreuses de la vieille ville, ce n'est pas grave si elle se promène à Riadh El-Feth ou dans quelques esplanades sérieuses, le plus important est qu'ils viennent jouer de toute urgence ici sous le soleil d'Algérie, juste un bon retour des choses, une restitution de cet amour que nombre d'entre eux a pris ici pour le rendre à qui de droit. Le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont les bienvenus ici. On les attend les bras ouverts et les… baskets aux pieds… pour déambuler avec eux dans toutes les rues. Jaoudet Gassouma Fanfaraï, raï cuivré, paru chez Tour'n'sol Production 2011, sorti le 2 mai 2011 Renseignements : www.tournsol.net