Largement connue sur la scène algéroise, Castigroove est une formation de sept musiciens talentueux issus de différents univers musicaux. Nazim, le charismatique chanteur et guitariste, présente son groupe et nous évoque ses projets. Liberté : Depuis quelques années, Castigroove se produit sur la scène algéroise, mais le public ne connaît pas réellement votre parcours. Comment avez-vous atterri dans la musique ? Nazim Boukhalfa : Notre union est en réalité une histoire de famille. Castigroove est composé de sept musiciens, le bassiste est le frère du mandoliste, Le batteur joue au côté de son frère le pianiste sans oublier le guitariste qui n'est autre que mon cousin, et, enfin, le percussionniste. La plupart sont issus de Bousmaïl. Nous nous sommes rencontrés à travers l'association Ismaïlia à Bousmaïl. Mes premiers chocs musicaux et influences sont le blues, le jazz et non pas la musique algérienne, mais en adhérant à l'association, j'ai appris la musique arabo-andalouse. Le feeling est passé. Nous avons créé au début le groupe Ismaïlia, car on représentait l'association. Vers la fin 2006, nous avons décidé de voler de nos propres ailes en formant le groupe Castigroove et, à partir de ce moment-là, tout a commencé pour nous. Votre musique est une fusion de plusieurs univers musicaux, c'est en quelque sorte la somme de toutes vos influences… ll Notre musique est basée sur la fusion. À mon avis, chaque musique est issue d'une fusion. Maintenant, c'est devenu in de dire je fais de la fusion, alors que c'est la définition d'un style musicale. Il y a plusieurs styles musicaux ; c'est une sorte de mariage, de réconciliation entre plusieurs genres, plusieurs influences musicales. Par exemple, le chaâbi est une fusion entre la musique andalouse et la musique espagnole. Me concernant, je joue de la guitare et j'ai une prédilection pour le blues et le funk aussi. Pour le percussionniste, ses influences viennent du raï. Le batteur est dans le délire du jazz et le clavier à une formation pure andalouse ; il a découvert par la suite la musique occidentale avec le groupe. Le bassiste est plus dans le heavy metal. Que voulez-vous apporter de nouveau avec votre style ? ll En fait, il y a de tout, nous représentons la jeunesse, l'Algérie. Notre démarche est assez spéciale, c'est plutôt une réconciliation entre le monde progressiste et le monde traditionnel. Dans le cas de la culture algérienne, notamment la musique, le public algérien est plutôt conservateur, un jeune quand il s'essaie à une autre musique comme le rock ou autre croit qu'il délaisse la musique traditionnelle. Alors que les deux sont reliés. Ailleurs, un artiste est l'ambassadeur de son pays, il doit l'exporter ailleurs… Et pourquoi n'écouterait-on pas du chaâbi au Texas ? Mais qu'en est-il de l'enregistrement d'albums ? À ce jour, vous n'avez aucun album sur le marché du disque, même si vous avez déjà enregistré un album qui n'a jamais été édité… ll Oui, nous avons enregistré un album mais nous avons eu des problèmes d'édition. D'ailleurs, nous venons de le mettre en téléchargement sur internet. Cela s'est fait grâce au groupe allemand Dissidenten, qui a joué avec Hamid Baroudi. C'est des spécialistes de la fusion. Ils sont amoureux du monde africain. Ils nous ont écoutés par hasard et ils ont aimé notre album. Alors, ils ont pris contact avec nous et ils nous ont hébergés sur leur site. Par ailleurs, nous avons un projet de collaboration avec les Dissidenten pour un concert à Alger. Cependant, nous entamerons cette semaine l'enregistrement de notre nouvel album.