Les opérations de déstabilisation des activités du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar ayant échoué avec le licenciement de quelques travailleurs formellement identifiés par les services de sécurité comme étant les auteurs, c'est au tour des mines de Boukhadra et Ouenza à Tébessa de servir de facteur de pression sur la direction générale. La seconde notamment dont les 500 salariés ont débrayé à la suite d'un mot d'ordre de leur syndicat. Avec Boukhadra elles forment les principales sources pour l'approvisionnement du complexe sidérurgique en fournissant quotidiennement 6000 tonnes/jour de minerai. Sabotage des lignes téléphoniques dont celles des fax du complexe dés le début de la grève de Ouenza, contestation, débrayage : pas un jour ne passe qui ne voie l'impatience de la direction générale ArcelorMittal s'exprimer ouvertement. Le ras-le-bol des dirigeants est de plus en plus apparent. D'autant que le péril de la production zéro menace. Depuis ce dernier 13 avril, pas une seule rame de minerai en provenance d'Ouenza n'a été réceptionnée par le haut fourneau. Ni la décision de justice en 1ère instance et en appel prononcée par le tribunal de Tébessa déclarant la grève illégale et encore moins les 2 mises en demeure remises au syndicat par un huissier dont la toute récente date de ce dernier dimanche n'ont amené les grévistes de Ouenza à reprendre leur travail. Apparemment rien ne justifie ce débrayage comme le précise les attendus de la décision de justice. D'autant qu'il n'a pas fait l'objet d'un quelconque préavis de grève et que l'ensemble des revendications socioprofessionnelles dont la révision des salaires et des indemnités étaient en négociation entre l'employeur et le syndicat. Les importateurs des produits sidérurgiques et particulièrement les habitués des opérations de blanchiment d'argent sont pointés du doigt. N'est- ce pas l'importation de grandes quantités de rond à béton dont la mauvaise qualité a été démontrée par les laboratoires algériens, qui est à l'origine de ces opérations ? N'est ce pas les factures établies par des fournisseurs étrangers très complaisants qui ont permis à des importateurs dont la vénalité est notoire de se constituer des richesses à l'étranger en commercialisant des produits sidérurgiques irradiés ? Deux questions qui semblent trouver réponses dans l'intransigeance des grévistes des mines de l'Ouenza à poursuivre leur grève. Les bonnes dispositions affichées par leur employeur et l'illégalité de leur mouvement décidée par la justice algérienne n'ont pas amené les grévistes à de meilleurs sentiments. Cette situation a été mise à profit par certains pour réaliser des opérations que le code du syndicalisme et la morale professionnelle réprouvent. Vingt jours après le début de la grève, la situation est toujours au pourrissement. Elle est voulue par ceux qui mis dans l'incapacité de réduire à néant la volonté des travailleurs du complexe sidérurgique El Hadjar de relever le défi de la production, se sont attaqués à sa source d'approvisionnement de matière première. Les 350 salariés des mines de Boukhadra à quelques dizaines de kilomètres ne se sont pas alignés sur la démarche de leurs collègues d'Ouenza. Avec les stocks de réserve, les mines de Boukhadra d'une capacité de 2000 tonnes/jour de minerai permettent au Haut fourneau de continuer à produire de l'acier liquide. Il n'est pas sûr, néanmoins, que les objectifs de production prévus pour 2011 soient atteints si cette situation venait à perdurer. A. Djabali