Dans une conférence de presse tenue hier à la maison de la presse Tahar-Djaout, la moudjahida Louisette Ighilahriz a mis au défi l'ancien responsable de la Zone autonome d'Alger, Yacef Saâdi, d'aller jusqu'au bout de ses accusations et d'assumer ses positions de personnage public. «Je lui demande aujourd'hui de se défaire de son statut de sénateur et de son immunité parlementaire et de venir m'affronter devant les tribunaux» a lancé Mme Louisette Ighilahriz à l'adresse de Yacef Saâdi. La moudjahida de la Wilaya IV, s'est interrogée sur les raisons qui ont poussé Yacef Saâdi à tenir à son encontre «des propos ignominieux, insultants et diffamatoires». «De quel droit et de quelle autorité, il me dénie ma qualité de moudjahida ? A-t-il le monopole de l'écriture de l'histoire ?» lâche-t-elle avec émotion et les larmes aux yeux. Mme Louisette Ighilahriz n'a pas manqué de souligner que les termes employés par l'ancien responsable de la Zone autonome lui ont rappelé ceux tenus par son tortionnaire militaire français à savoir «menteuse, comédienne». Par ailleurs, même si elle compte poursuivre Yacef Saâdi en justice pour diffamation et propos injurieux, elle ne manque pas de s'interroger sur les raisons et les objectifs de cette attaque contre son parcours de moudjahida et relève qu'il «y a ceux qui veulent nager dans le brouillard et le maintenir, mais au profit de qui et de quoi ?» Mme Louisette Ighilahriz s'est aussi interrogée sur les desseins (in)avoués de l'ancien responsable de la Zone autonome d'Alger, d'autant plus que cette affaire intervient à la veille de la célébration des évènements du 8 mai 1945, qui ont ouvert la voie à la glorieuse lutte du peuple algérien contre le colonialisme français, et à un peu plus d'une année de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Affaire à suivre Karima B.