Le 4 mai dernier, le secteur de la pêche et de l'aquaculture était en ébullition. Il y a avait de quoi avec les perspectives de développement de l'aquaculture que laissait entrevoir la journée d'étude organisée en ce sens à Annaba. La rencontre est d'autant plus importante avec la participation de Abdallah Khanafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH). Le 4 mai dernier, le secteur de la pêche et de l'aquaculture était en ébullition. Il y a avait de quoi avec les perspectives de développement de l'aquaculture que laissait entrevoir la journée d'étude organisée en ce sens à Annaba. La rencontre est d'autant plus importante avec la participation de Abdallah Khanafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH). Y ont aussi participé en nombre des aquaculteurs, armateurs, investisseurs, universitaires et autres gens en relation directe ou indirecte avec la pêche et l'aquaculture venus de plusieurs régions de l'est du pays. Dans le nouvel amphithéâtre que le ministre inaugurait le même jour à l'Ecole de formation aux techniques de la pêche de Annaba, étaient également présents le wali de Annaba et plusieurs hauts responsables du MPRH. Quelques heures auparavant, la pêche locale a eu droit à quelques nouveautés infrastructurelles et organisationnelles. Cependant, c'est l'aquaculture qui semble avoir inspiré le ministre. L'on peut même dire qu'il est le premier à ce niveau de responsabilité à faire une politique à coups d'idées simples et pratiques. En quelques mots, il a exprimé sa conviction en le développement de cette activité. Un langage nouveau pour une démarche qui pourrait devenir le mot d'ordre des aquaculteurs. Un événement s'il en est, bien accueilli par les intéressés déterminés à rompre avec un certain attentisme, et ce faisant, adopter un comportement offensif et coller avec les orientations du ministère pour prétendre satisfaire les besoins du marché national en poissons et crustacés. Chacune des 6 recommandations adoptées sur la base des questions et débats des participants à la journée d'étude porte une conception. Toutes convergent vers les potentialités nationales existantes et la nécessité de les utiliser pour permettre l'éclosion de ces mêmes potentialités. La première conduit à œuvrer pour la classification des activités de l'aquaculture dans le cadre des activités à caractère civil. La seconde insiste sur l'accompagnement des investisseurs dans le domaine de l'aquaculture. La troisième suppose le renforcement et la relance du programme national de fabrication de l'aliment pour poissons. C'est à l'élaboration d'une opération d'évaluation des projets préalablement réalisés à laquelle invite la 4e recommandation. D'une certaine manière, ses rédacteurs, majoritairement des cadres et des aquaculteurs, veulent à travers des statistiques viables et fiables, lancer un véritable haro sur l'improvisation. En clair, ils préconisent l'utilisation des expériences passées pour assurer un développement de l'aquaculture sur lequel les conjonctures n'auront pas de prise. Même si les résultats enregistrés à ce jour sont encourageants, c'est effectivement l'improvisation qui n'a pas permis à cette filière de ne pas prendre un véritable essor. Une approche plus scientifique, à l'image de celles des Finlandais, des Hongrois et même des Français, aurait permis à l'aquaculture algérienne de ne pas attendre jusqu'à 2010 pour réaliser 2 écloseries et atteindre 8 millions d'alevins (à peine 1,6 millions en 2000). Cet aspect scientifique est pris en charge dans la recommandation n°6 qui insiste sur la participation de l'université et des laboratoires spécialisés dans l'encadrement technique des investissements en aquaculture. C'est-à-dire compenser le handicap de plusieurs années d'absence de réelle politique de développement de cette activité par une gestion scientifique. La démarche est d'autant plus pertinente qu'elle permettra aussi de faire avancer les nombreuses recherches dans les laboratoires des universités à l'échelle nationale. Il faut croire que les participants à la rédaction des résolutions finales de la journée d'étude ont voulu brasser large dans le monde des spécialistes. Ce que prouve la 5e recommandation lorsqu'ils estiment judicieux d'encourager la création des bureaux d'études spécialisés en aquaculture et agréés par le ministère de tutelle. Samih Belouahem, le jeune chef de service aquaculture à la direction de la pêche de Annaba, couvre et nourrit ce courant de recherches. Lui qui, nullement impressionné par les hauts responsables du MPRH et de la wilaya, a âprement défendu le projet de création à Annaba d'un site pour l'aquaculture en conformité avec les dispositions du schéma national de l'aquaculture (2005). Mieux, il a bataillé dur pour décrocher un accord quant au lancement d'une étude approfondie de ce projet à très forts potentiels de rentabilités aquacultures. Il est également question d'innovations que le MPRH envisage de lancer à titre expérimental. Elles devraient se caractériser dans les prochaines années par leur systématisation et leur généralisation dans les régions du pays où il existe des potentialités. Mais attention à la réaction de certaines forces spécialistes de la nage en eau trouble, des importateurs et des magouilleurs de tous bords. A. Djabali