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Quatre intendants de l'éducation tirent leur révérence
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 05 - 2011

Comme pour rendre hommage au parcours indéniable, à la fidélité, à la résistance et au sacrifice incontestables dont ont fait preuve les aînés, le bureau de wilaya de la Coordination nationale du personnel d'intendance a organisé une réception digne des grandes qaâdate au lycée Debbih-Cherif d'Akbou et ce, à l'occasion du couronnement de carrière de quatre éléments non des moindres, en l'occurrence MM. Aït Ouali Smaïl, appelé par ses pairs l'homme des situations difficiles, Aït Soura Abdelouhab, l'éternel insatisfait, Ben Mouhoub Smaïl, le solitaire, et, enfin, Benali Salah, le pêcheur d'anguilles.
Ce rendez-vous, qui se veut nostalgique mais aussi riche de sens, de par le message qu'il véhicule, a permis à des fonctionnaires de divers horizons de se retrouver, mais aussi à de jeunes intendants, dont la plupart sont des universitaires, de découvrir des vieux routiers de l'économat et de la pédagogie. Ceux-là mêmes qui avaient relevé le défi il y a un peu moins de quatre décennies, en s'investissant corps et âme dans une profession aussi névralgique que l'intendance. Ceci au moment où tout était à refaire, afin de bâtir mais aussi de réussir cette école algérienne à qui on venait à peine de donner naissance. Laissons plutôt parler B. Amar, intendant dans un lycée, qui nous donne son point de vue sur cette rencontre qu'il juge très significative : «Vous savez, les initiatives de ce genre sont toujours à encourager. Un fonctionnaire partant à la retraite est comparable à un rescapé alité dans un hospice. Il ne manque de rien mais a le plus besoin des siens. Ces retrouvailles on ne peut plus réconfortantes, lui permettent donc de se reconstituer, de reprendre son souffle et d'avoir plus confiance en soi. C'est justement cet esprit de solidarité qui fait défaut au sein de notre milieu professionnel. Il faudrait donc faire en sorte de perpétuer ce genre d'action si l'on veut vraiment retrouver nos repères. Certes, l'organisation de ce genre d'activités n'est pas du tout chose aisée, particulièrement pour ces fonctionnaires classés au second plan, qui luttent inlassablement sur plusieurs fronts afin d'améliorer leur situation. Un membre du bureau de wilaya nous donne plus de précisions sur ce point : «Le mérite dans cette rencontre revient à l'ensemble des fonctionnaires qui ont répondu à l'appel mais aussi et surtout, à ces maquisards de la première heure, qui nous ont appris à être nous-mêmes. Les collègues en fin de carrière ne doivent pas se sentir esseulés. Nous sommes et serons à leurs côtés. Même si la plupart des jeunes intendants sont des universitaires, cela demeure insuffisant car ce dont on a le plus besoin, c'est cette dose d'expérience qui permet d'éviter l'engloutissement et d'accoster à bon port. On ne doit pas sous estimer le capital expérience de nos aînés. Ceci représente, qu'on le veuille ou non, une richesse inestimable. A nous donc de le préserver et de l'utiliser à bon escient. Ils sont venus des quatre coins de la wilaya pour partager des moments de liesse. La plupart sont des retraités du secteur qui ont tenu à répondre à l'appel de la coordination et par là même à nous témoigner leur solidarité agissante. Reprenons le témoignage de M. Ouali Omar, intendant à la retraite, qui nous a déclaré : «Nous avons souffert dans le passé et nous souffrons encore aujourd'hui. La plupart des collègues sont affectés par des maladies chroniques contractées dans l'exercice de leur fonction. Ils sont aujourd'hui déprimés, isolés et livrés à eux-mêmes, sans aucun soutien psychothérapeutique ni prise en charge en mesure de leur garantir un quelconque équilibre permettant une vie décente. Ceux qui ont été épargnés par ces maladies s'efforcent tant bien que mal de déguster leur fin de carrière au sein d'une société indifférente». Outre le personnel d'intendance, des chefs d'établissement et un bon nombre d'invités d'autres secteurs d'activité, nous avons enregistré la présence de M. Boufala Seddik et de M. Deghdiche Ahmed, inspecteurs généraux de l'éducation nationale, chargés de la gestion financière des établissements, dans la wilaya de Béjaïa, venus eux aussi exprimer leur joie, voire leur soutien à ces vétérans de la finance qui ont passé une bonne partie de leur existence au service du secteur de l'éducation. M. S. Boufala, inspecteur général, nous en parle : «C'est une journée sacrée pour moi. C'est un geste hautement louable, puisqu'il nous a permis de nous retrouver après une séparation non programmée. J'ai connu M. Aït Ouali à Seddouk, alors qu'on venait juste de commencer. C'est quelqu'un qui a beaucoup donné à l'éducation. Aujourd'hui, nous lui souhaitons une longue vie. La retraite n'est pas synonyme de marginalisation. C'est une récompense qui couronne une carrière de labeur. Nous devons en être fiers. C'est un phénomène qui nous revient chaque année. Sinon, où sont ces grands maîtres qui nous ont appris les premiers rudiments de cette profession ? Ne sont-ils pas passés par là ? Ce que je dois ajouter, c'est d'inciter les jeunes à persévérer et à suivre le chemin même sinueux qu'ont tracé leurs aînés.» Il est à signaler que les organisateurs de ce grand rendez-vous, en l'occurrence la Coordination du personnel d'intendance, n'a ménagé aucun effort pour la réussite de cet événement. Les nombreuses actions entreprises en direction de leurs troupes ont, tout compte fait, réussi à susciter un sentiment de confiance des uns envers les autres. Ce qui a incontestablement contribué à mettre du baume au cœur de tous les présents. M. B. Abdelli, membre du Conseil national de cette même coordination, revient sur toutes les démarches entreprises : «Je crois que les collègues qui m'ont précédé ont tout dit. Seulement, je saisis cette occasion que nous offre votre journal pour dire à tous les collègues de rester unis, de resserrer davantage les rangs pour parvenir à des résultats satisfaisants. Qu'ils sachent que nous ne sommes pas restés les bras croisés, que notre dossier est entre de bonnes mains. Nous devons patienter et attendre la réponse du ministère qui ne devrait en principe pas dépasser la date du 11 mai 2011. Dans le cas où aucune réponse ne nous parvient, à ce moment-là, nous entamerons une autre démarche qui consistera à organiser un sit-in devant la présidence de la République. Nous agirons dans le cadre de la loi et ferons tout pour arracher nos droits légitimes. Pour revenir à cette cérémonie, je dirai que c'est un devoir pour nous de mettre en valeur le parcours de nos aînés. On ne doit pas attendre que quelqu'un vienne le faire à notre place ». Parmi les quatre couronnés en partance pour une galaxie nouvelle, on citera le doyen, en l'occurrence M. Aït Ouali Smail, ce monsieur à la voix rauque, aux cheveux grisonnants depuis l'âge de vingt ans, qui représente un aspect de notre société, qu'il faudrait avoir la hardiesse de dépeindre. A l'entendre parler, on dirait qu'il avait assisté au concubinage d'Antar avec Abla, lui qui aimait souvent nous dire qu'il était plus vieux que Jugurtha. Voici ce qu'il nous a déclaré à propos de cette journée : «Vous savez, les années sont passées comme un éclair. On dirait que le monde se situe dans l'autre versant. Ce métier que nous avons choisi, nous l'avons embrassé avec beaucoup de passion. Je ne me considérais pas comme un fonctionnaire de la fonction publique mais beaucoup plus comme un militant d'une mission noble. Celle d'avoir servi l'enfant et l'école algérienne pendant un peu moins de 40 années. Permettez-moi au passage, de remercier tous ceux et toutes celles qui ont pensé à nous en organisant cette réception. Je souhaite à tous les collègues beaucoup de réussite et de la persévérance dans leurs missions». Ce qui a le plus marqué les organisateurs de cette cérémonie, ce sont sans doute les témoignages des intervenants qui n'ont laissé personne indifférent. L'émotion se lisait sur tous les visage. L'amphithéâtre du lycée Debbih-Cherif ayant servi de rotonde est devenu en l'espace d'une journée, un lieu de prédilection où l'on a assisté à un véritable jubilé vécu dans l'allégresse et l'euphorie. Oui, une fête toute de symboles, où se marie le passé avec le présent, la haine avec le pardon. Le tout aura donné naissance à un sentiment édénique appelé «amitié». H. B.

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