Au premier jour de la grève nationale illimitée des praticiens de la santé publique, une forte participation a été notée avec un taux de 72% à travers le pays. Le service minimum dans les hôpitaux, polycliniques et centres de santé est assuré. En dépit des ponctions de salaires annoncées la veille par M. Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, les médecins généralistes, spécialistes, pharmaciens et chirurgiens dentistes entament aujourd'hui leur deuxième journée de protestation. Les praticiens de la santé publique, spécialistes et généralistes, ont répondu massivement à l'appel de grève lancé par l'intersyndicale (SNPSP des praticiens généralistes et le SNPSSP représentant les spécialistes), avec des taux de suivi élevés enregistrés à travers le pays, avec 70% à Alger et à Bejaia, dans les huit EPSP et trois hôpitaux, 90% à Blida, 75% à Médéa, 90% à Tizi-Ouzou, 95% à Bouira et 90% à Djelfa. Le service minimum est assuré au niveau des services d'urgence et d'hémodialyse . «Nous avons obtenu des taux de suivi assez importants, ce qui confirme notre détermination. Quant au service minimum, cela dépend du choix des praticiens», précise le Dr Merabet, président du SNPSP. Il souligne que «le syndicat, qui compte actuellement 8 007 adhérents sur les 12 000 médecins généralistes recensés par la tutelle à travers le pays, 400 pharmaciens et une minorité de chirurgiens dentistes, n'a pas à répondre à ceux qui remettent en cause le mouvement». Interrogé sur la question des ponctions sur salaires annoncés par la tutelle qui avait auparavant considéré la grève comme étant illégale, le président du SNPSP a affirmé que «cela est normal et conforme à la loi». Ces sanctions, décidées par le ministère par le biais de notes transmises aux gestionnaires de la santé, ne s'appliquent pas seulement aux praticiens mais aussi à tout le personnel en grève, notamment les médecins résidents. D'ailleurs, afin de savoir si M. Ould Abbès appliquera réellement ces mesures, nous avons tenté de contacter à maintes reprises le ministère de la Santé, en vain. Le SNMGSP doute des taux Le président du Syndicat national des médecins généralistes de la santé public (SNMGSP), le Dr Laouar, a affiché des doutes quant aux taux avancés par les initiateurs de la grève : «Au lieu d'avancer des arguments et de se battre dans l'intérêt du praticien, le SNPSP s'est spécialisé dans la grève. Ils ont fait une grève de 4 mois sans donner de motif, et quand ils ont décidé de l'arrêter, ils n'ont même pas pris la peine d'expliquer ou rendre publique la raison.» Concernant les taux de participation, il a précisé que c'est devenu du «domaine de la surenchère : chacun avance les chiffres qu'il veut». Des propos qui n'ont pas été appréciés par l'intersyndicale qui affirme, à ce sujet, que «ce n'est pas correct qu'un syndicat remette en question les actions d'un autre syndicat. Cela ne correspond pas à l'éthique». Karima Hasnaoui