Les opérations d'attributions de logements sociaux locatifs lancées à travers les différentes communes de la wilaya de Annaba depuis quelques jours semblent inspirer certains fauteurs de trouble et nageurs en eau trouble. Ainsi, à chaque fois qu'une liste d'attributaires est affichée pour le grand bonheur des familles véritablement dans le besoin, ils sont des centaines d'énergumènes, délinquants et truands à occuper la voie publique, casser, incendier, interdire la circulation automobile et piétonnière, semer le trouble et porter atteinte à l'ordre public. Cela fut le cas à El-Bouni, Boukhadra, Bouzaroura, Oued Eddeheb, 8-Mai-45 et Chaumarelle au début de ce mois, cela a été également le cas, même de moindre amplitude, hier, dans la commune de Annaba, à Bouzred-Hocine Sud, Sidi-Brahim et cité Auzas notamment, plusieurs centaines de jeunes manifestants ont pris possession de la voie publique. Ces 3 quartiers sont très sensibles de par la concentration de populations démunies. Ils le sont aussi en termes socioéconomiques de par leur proximité par rapport aux axes routiers (RN44-RN16) desservant dans les deux sens différentes régions du pays. Cette importance n'a pas échappé à des manipulateurs politicards. Ils ont instruits leurs hommes à tout faire à l'effet de s'engouffrer dans le lot des jeunes manifestants. Exploitant le désarroi des chefs de famille déçus parce que n'ayant pas été portés sur la liste des attributaires des 166 logements sociaux locatifs, ces manipulateurs ont poussé le dénigrement des représentants des institutions de la République à l'extrême. Barrages composés de blocs de pierre, poteaux d'éclairage public et porte-drapeaux arrachés de leur socle, jets de projectile et invectives ont fait leur apparition. Ils ont été mis en place par ces mêmes manifestants comme s'il s'agissait de se préparer à l'affrontement avec les éléments de la brigade anti-émeute présents en force sur le terrain. C'est exactement le remake des troubles qu'a connus la wilaya de Annaba depuis le début des attributions de plus de 1 900 logements sociaux locatifs au profit d'un même nombre de demandeurs. D'autres manipulateurs incitaient des jeunes et moins jeunes manifestants être plus violents dans leur révolte. Ils utilisaient pour cela la perte de crédit des pouvoirs publics, le chômage, le creusement des inégalités, l'enrichissement rapide de certains décideurs locaux, la corruption, la bureaucratie et bien d'autres arguments à même de chauffer les esprits. Cette incitation à la violence se déroulait un peu à l'écart des premiers rangs des éléments de la brigade anti-émeute. Impassibles, ceux-ci n'ont pas réagi aux jets de projectiles et se limitaient au contrôle visuel des groupes de manifestant. Ce qui n'était pas fait pour arranger les affaires des «politicards» qui déploieront d'autres éventails sociaux dont la multiplicité des problèmes sociaux, l'insécurité, l'absence de revalorisation du travail, l'abandon des retraités, l'absence de relance du dialogue social, la faiblesse du système éducatif et universitaire. C'est dire que bien avant que les opérations d'attribution des 1 900 LSL ne soient achevées, tout peut arriver. C'est le cas de le dire à la vue de ce type de comportement forgé au sein de partis politiques qui persistent à tourner les attentes, toutes les attentes, vers l'Etat. Pourtant, du côté des autorités locales, l'on ne cesse de dire et de répéter que quiconque estime avoir été lésé par rapport aux noms des bénéficiaires affichés est en mesure de faire un recours. Cependant, force est de dire que ces mêmes autorités ont démontré une mansuétude des plus condamnables à l'égard des nageurs en eau trouble. Particulièrement ceux qui, par leur comportement, portent atteinte à l'ordre public. Combien de pères et mères de famille ont été agressés verbalement ou physiquement par des énergumènes pour avoir eu le seul tort de forcer un barrage pour rejoindre leur foyer ou leur lieu de travail, Combien d'automobilistes ont vu leur véhicule dégradé parce qu'ayant eu le malheur de s'être trouvés sur la route des manifestants ? Jusqu'à quand la puissance de l'autorité publique restera t-elle bridée alors que les dépassements, les atteintes aux biens et personnes, à l'environnement se multiplient dans une ville où la population se terre au coucher du soleil ? Inhibée, cette puissance publique paraît être «impuissante» à sévir contre ceux qui, déjà attributaires de LSL, reviennent pour imposer leur diktat de fauteurs de trouble à l'effet de bénéficier d'un autre logement. A Annaba, cette catégorie de spéculateurs transformés en agent immobilier active quotidiennement. Ils sont à l'origine de tous les troubles y compris ceux à l'origine des jets de projectiles sur le siège de la wilaya et de la daïra du chef-lieu. A. Djabali