La mythologie existe depuis des temps immémoriaux. Les Grecs, les Romains, les Egyptiens... ont tous des dieux et des déesses qui ont des rôles dans leur mythologie. Les histoires mythologiques évoquent souvent des héros se surpassant pour venir à bout de l'adversité ou des demi-dieux écrasés par les épreuves qui se dressent sur leur chemin. La mythologie existe depuis des temps immémoriaux. Les Grecs, les Romains, les Egyptiens... ont tous des dieux et des déesses qui ont des rôles dans leur mythologie. Les histoires mythologiques évoquent souvent des héros se surpassant pour venir à bout de l'adversité ou des demi-dieux écrasés par les épreuves qui se dressent sur leur chemin. Toutes les civilisations ont des histoires mythiques. Même les Arabes possèdent dans leur culture populaire des histoires fabuleuses de héros qui affrontent des bêtes mythiques, des histoires qui, parfois, servent à expliquer une morale. En Algérie, on ne peut parler d'une mythologie au sens propre du terme. Il y a des histoires fantastiques répandues ici et là et qui se transmettent de génération en génération par le bouche-à-oreille, surtout par la gent féminine. Des personnages fantasques, à l'image de Mkidèch ou Djeha dont les aventures continuent à traverser les époques, n'ont, quant à eux, pas pris une seule ride. Il existe une mythologie berbère La mythologie et les croyances berbères concernent les croyances des premiers Berbères d'Afrique du Nord. Celles-ci ont été influencées et ont elles-mêmes influencé les croyances des autres peuples de la région : Phéniciens, Grecs, Romains. Nous retrouvons les traces de cette mythologie dans les zones rurales où les femmes maintiennent jalousement cette culture orale. En conteuses chevronnées, elles vous entraînent au c?ur d'histoires mirifiques. Elles connaissent encore les lieux consacrés, les personnages redoutés ou secourables ; elles célèbrent, à l'occasion, des rites éloignés de l'orthodoxie musulmane. C'est une gageure que de tenter de reconstituer une mythologie dont seules peuvent être saisies aujourd'hui quelques bribes éparses, au c?ur même d'une culture populaire, bien qu'on ne puisse tenter de comprendre certaines attitudes ou comportements sociaux contemporains, sans faire appel à ces éléments d'une mythologie ancienne. Des personnages hauts en couleur Tout un univers peuplé de personnages plus ou moins mythologiques transparaît encore à travers les contes. Les ogresses seraient, en fait, des femmes déchues. Dans les temps mythiques des origines, les femmes et les hommes vivaient séparés. C'est aux femmes que serait revenue l'initiative du premier rapport sexuel et alors les femmes dominaient les hommes. Mais ceux-ci, avec des pierres qu'ils assemblèrent, se mirent à construire des maisons où, désormais, se tinrent les femmes, qui, du même coup, tombèrent dans la dépendance masculine. Mais une femme et un homme préférèrent poursuivre une vie sauvage, sans maison, et c'est ainsi que la femme devint l'ogresse cannibale. La mythologie kabyle est davantage peuplée d'ogresses que d'ogres. Ces ogresses, que l'on appelle teryel/teryalin, sont des femmes sauvages, indomptées et dangereuses. Un autre mythe attribue à l'une d'elles la maternité de tous les ogres qu'elle aurait enfantés pour avoir consommé les feuilles d'or d'un arbre extraordinaire. Plus que les ogres qui leur paraissent subordonnés, elles sont maîtresses de l'espace sauvage où elles agissent à l'envers de tout ce qui se passe au sein du monde civilisé. Contrairement aux ogresses, les Gardiens (Iâessassen) sont plus familiers et présents partout, y compris au sein du monde habité par les hommes. Le plus familier de tous est le gardien de la maison âssas buxxam dont la présence invisible préside à toute la vie familiale et que chacun se soucie de contenter. Si, d'aventure, il se trouve dans la maison quelque saillie de rocher, c'est là, à coup sûr, que le gardien a élu domicile et l'on ne manque pas d'y tenir une lampe allumée lors des fêtes. Les lieux d'élection des Gardiens sont aussi les champs cultivés, les arbres remarquables par leur situation, leur aspect, leur taille... Il ne faut pas manquer de les saluer à l'occasion, manifestant le respect qui leur est dû. De tous ces biens : terres, champs, maisons, l'homme n'est que le locataire. «Tout est à Dieu», et les Gardiens sont les sentinelles de Dieu qui veillent au bon usage des biens terrestres comme à la bonne conduite des humains. En revanche, ils peuvent intercéder auprès de Dieu en faveur des hommes. Animaux mythologiques terrifiants Dans la mythologie berbère comme dans les autres mythologies, d'ailleurs, le monde est aussi peuplé d'animaux aux pouvoirs extraordinaires. Ainsi, le dragon féminin talafsa, sorte d'hydre à sept têtes, hante les forêts, les sources et détient l'eau dont toute une région, des villages, une ville, sont privés, si l'on ne lui sacrifie pas chaque année une jeune fille. A côté de ces éléments mythiques, quelques traits encore permettent d'appréhender la cosmogonie mythique. La Première Mère du Monde, le premier couple, les premiers hommes seraient apparus sur terre, sur cette face visible, en sortant d'un autre monde, monde souterrain, invisible, mais peuplé, monde obscur, monde des ténèbres, autre monde où règne la stérilité, où tout est à l'inverse du monde humain, civilisé. Ce monde souterrain est l'envers du monde où nous vivons, du monde des hommes, conquis par les hommes, du monde organisé et fécond. Dans ce monde souterrain d'où sont sortis le premier homme et la première femme se trouvent des êtres étranges, toutes sortes de génies, des géants comme les ogresses et les ogres, ou nains, qui pullulent comme les fourmis. Entre cet «autre monde» et celui des hommes, des communications peuvent exister : les puits permettent ce contact, les grottes, parfois une porte, ou une dalle de fer en ferme l'entrée ; communications empruntées par des médiateurs : héros des contes, génies, serpents et aussi les morts en contact avec cet au-delà et confiés à la terre dont ils peuvent assurer la fécondité. Il est un moment où ce monde souterrain menace plus particulièrement d'envahir le monde des hommes. La nuit est le moment propice mais seuls les plus valeureux ou les plus pieux des hommes peuvent vaincre les forces surnaturelles néfastes. Alyssa Moncef