La crainte du vendredi 13 puiserait ses origines dans la mythologies gréco-romaines. Les Grecs et les Romains donnent au chiffre 13 une connotation négative. Ces deux mythologies, qui comportent de grandes similitudes, associent toutes deux le chiffre 12 à la régularité et la perfection. Ainsi, il y a 12 dieux olympiens, 12 constellations, 12 signes du zodiaque, 12 heures du jour et de la nuit. Le nombre 13, qui implique d'ajouter une unité au 12 parfait, vient rompre ce cycle régulier et introduit le désordre. Détruisant l'harmonie, il est synonyme de malheur. Pour ce qui est du vendredi, il est associé aux événements malheureux puisque c'est ce jour-là, dans la Rome antique, que se déroulent généralement les exécutions des condamnés à mort. Selon la mythologie nordique, Odin, dieu des guerriers, avait un jour réuni onze de ses amis dieux pour un dîner, dans sa demeure de Valhalla. Loki, dieu de la guerre et du mal, vexé de ne pas être de la fête, décida de s'inviter malgré tout. Seulement, ce treizième invité surprise n'était pas le bienvenu. Le fils d'Odin, le beau Balder, dieu de l'amour et de la lumière, tenta de chasser l'intrus. Une bataille éclata entre les deux dieux qui se vouaient une haine depuis toujours. Loki, dieu jaloux et malveillant, lui décocha une flèche empoisonnée en plein cœur, abattant Balder le «bien aimé». Depuis cette légende, dans les pays scandinaves, le chiffre 13 est considéré comme maudit et être 13 à table porterait malheur. Toujours dans la mythologie nordique, Frigga (ou Freya) était la reine des dieux, déesse de l'amour et de la fertilité. Elle était célébrée par ses adorateurs le vendredi. Le mot «friday», vendredi en anglais, viendrait d'ailleurs de cette célébration et signifierait «Freya's day». Mais aux Xe et XIe siècles, les pays du Nord sont progressivement convertis au christianisme. On se met alors à raconter que Frigga est en réalité une sorcière et qu'elle a été bannie au sommet d'une montagne. Pour se venger, elle inviterait, tous les vendredis, le diable et 11 sorcières pour maudire les hommes et leur jeter de mauvais sorts. C'est pour cela que le vendredi 13 a généré sa propre phobie : la paraskevidékatriaphobie, forme de triskaïdékaphobie ou peur irraisonnée du nombre 13. Certaines pratiques comme les mariages, les naissances ou la navigation sont évitées en Occident les 13 du mois. Dans de nombreuses villes, il n'y a pas d'habitations portant le n°13. Les grands immeubles, également, évitent de nommer le 13e étage (qui devient un 12 bis ou un 14a) et certains hôtels n'ont pas de chambre 13 pour éviter d'y loger un client superstitieux. Les vendredis 13, les paraskevidékatriaphobes ne vont pas travailler, ne partent pas en voyage, ne font pas leurs courses, bref, ne sortent pas de chez eux. Un économiste américain a, d'ailleurs, relevé l'impact économique des vendredis 13 : ces jours-là connaissent, en effet, une baisse importante de la consommation. Les pilotes de Formule 1 ont peur du chiffre 13 depuis la mort de 2 pilotes portant ce numéro en 1926. Ce chiffre n'est jamais porté en F1 sauf si le pilote en fait la demande. Stephen King a également fait l'aveu de cette phobie qui l'empêche de lire les pages 13 des livres. A l'opposé, d'autres attendent le vendredi 13 avec impatience pour jouer à la supercagnotte du loto et d'autres jeux de hasards – qui enregistrent ces jours-là trois fois plus de joueurs que lors d'un tirage normal. Et bien sûr, tous les vendredis 13, il y a des heureux gagnants et il y a des malheureux perdants. Chez nous, elle est une journée comme les autres. Ordinaire sans aucune signification mais dans certains milieux, elle commence à retrouver échos, surtout chez les étudiantes, les internautes et les ceux qui s'intéressent à l'astrologie. Un vendredi treize est un vendredi qui tombe le treizième quantième du mois. Plusieurs mathématiciens se sont penchés sur la fréquence à laquelle tombaient les vendredis 13. Dean Huffman, de l'Université du Texas, a ainsi montré que le 13 du mois aurait légèrement plus de chances de tomber sur un vendredi que sur n'importe quel autre jour de la semaine. Ce serait l'adoption du calendrier grégorien, adopté, coïncidence troublante, par Grégoire XIII, qui serait responsable de cette prédominance du vendredi. De manière générale, le 13 du mois tombe plus souvent un vendredi qu'un autre jour de la semaine. En fait, un cycle grégorien dure 400 ans, et 400 ans = 146 097 jours (146 000 jours et 97 jours en plus, qui correspondent aux 29 février). En 400 ans, on a un nombre de semaines entières : 146 097 / 7 = 20 871 semaines, d'où la fin d'un cycle grégorien. Cependant, en 400 ans, on a 4 800 mois, et 4 800 n'étant pas divisible par 7, certains jours de la semaine tomberont plus souvent le 13 que les autres ; par un calcul (par exemple informatique), il s'avère que ce jour est le vendredi. Pour cette année 2009, il y a 3 vendredi 13 : en février, mars et en novembre. Sachant que cette éventualité apparaît une à trois fois l'an.