Comme le taureau, le bélier est un symbole des forces impétueuses de la nature, à la fois violentes et chaleureuses, emportées et enthousiastes, destructrices et créatrices, aveugles et sublimes... Chez les Anciens Egyptiens, il représentait le dieu Amon, appelé aussi dieu-bélier : en fait, cette divinité a été importée au pays des pharaons par les Berbères : le mot amon, si on en croit les auteurs grecs et latins, venait du libyque, l'ancienne langue des Berbères, et signifiait «bélier». Au Maghreb même, de nombreuses gravures et peintures de la préhistoire, représentent des béliers, la tête ornée d'une sphéroïde, et recevant des offrandes ou des prières. La mythologie grecque rapporte l'histoire de Phryxos et de Hellé, enfants d'Athanas, roi de Béotie : ayant perdu leur mère, leur marâtre, Ino, s'est mise à les haïr. Une sécheresse étant survenue, elle a consulté un oracle qui lui a ordonné de faire égorger un bélier, en grec un phryxos. Ino dit à son époux que l'ordre était de sacrifier son fils pour que la pluie tombe. La déesse Hermes, qui protégeait les deux enfants, leur a envoyé un bélier à toison d'or : les enfants montent sur son dos et il les emporte dans les airs. Hellé fait un faux pas et tombe, Phryxos, lui, parvient jusqu'en Colchide : pour remercier Zeus, le roi des dieux, il lui égorge le bélier. Par la suite, il offre la toison au roi de Colchide qui lui donne sa fille en mariage.