Une grève générale a paralysé, hier dimanche, le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou ainsi que les villes et villages relevant des daïras de Béni Douala, Boghni, Tigzirt et Fréha en signe de solidarité avec les familles du jeune Bilek Mourad et de Ali Hamour, enlevés par des groupes d'individus armés, dans des faux barrages, il y a de cela un peu plus d'une semaine. Une grève générale a paralysé, hier dimanche, le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou ainsi que les villes et villages relevant des daïras de Béni Douala, Boghni, Tigzirt et Fréha en signe de solidarité avec les familles du jeune Bilek Mourad et de Ali Hamour, enlevés par des groupes d'individus armés, dans des faux barrages, il y a de cela un peu plus d'une semaine. Les commerces ont baissé rideau. L'activité commerciale était à l'arrêt. Les citoyens ont massivement adhéré au mot d'ordre de grève générale auquel ont appelé conjointement les coordinations des villes et villages des localités de Béni Douala, au sud-est et de Boghni, au sud de la ville des Genêts, mises en place depuis le rapt de ces deux personnes. Jusqu'à la mi-journée d'hier, le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou ainsi que ceux des daïras de Béni Douala, Boghni, Tigzirt et Fréha furent des villes mortes. Par cette action, les coordinations précitées et la population en général, plus que jamais déterminées à maintenir la mobilisation jusqu'à la libération, saine et sauve et sans condition aucune, des deux victimes, comptent ainsi maintenir la pression sur les ravisseurs. «On ne se taira pas. Si les ravisseurs misent sur le temps comme facteur démobilisant, ils se trompent. Notre mobilisation s'élargit chaque jour davantage avec la ferme intension d'aller jusqu'à la libération des deux victimes», rappelle un membre de la coordination des villes et villages de Béni Douala, localité de résidence du jeune Mourad Bilek. «On ne cédera pas devant le chantage de ces groupes, terroristes ou malfaiteurs soient-ils», a-t-il poursuivi. Un autre citoyen, membre de l'autre coordination, celle de Boghni, d'où est originaire Ali Hamour, un septuagénaire, a fait cas de la détermination de la population locale à maintenir la mobilisation jusqu'à la libération des deux victimes «L'Etat nous a abandonnés sur le plan sécuritaire». Aux villages des deux victimes, dans les localités de Béni Aïssi (Béni Douala) et Metchras (Boghni), des mouvements de va-et-vient de personnes sont perceptibles de loin, apprend-on. Les citoyens, des jeunes pour la plupart, convergeaient vers les domiciles des deux victimes, à l'affût de la moindre information. «L'Etat nous a abandonnés en matière de prise en charge du volet sécuritaire», pestent certains d'entre eux en colère. Tout le versant nord du parc national du Djurdjura (PND), soit le côté relevant de la wilaya de Tizi Ouzou n'a pas été «sécurisé», à l'exception du site culminant à plus de 1200 m d'altitude, abritant l'hôtel El Arz qui, depuis l'incendie criminel qui l'a ciblé en 1993, des forces de sécurité y ont été stationnées, fait-on observer. Alors que, a-t-on poursuivi, le versant sud du PND, soit le périmètre dépendant de la wilaya limitrophe de Bouira, Tikjda, plus précisément, a été hautement sécurisé. Comme en témoigne, selon toujours nos interlocuteurs, le flux de visiteurs venant des quatre coins du pays notamment en cette période hivernale pour la pratique du ski et/ou les sportifs pour des stages de préparation en haute altitude. «Notre action n'est nullement une forme de substitution aux forces de sécurité» Cette action (grève générale, Ndlr) de la population, en signe de solidarité avec les familles des deux victimes, est la troisième du genre après celle de mardi, jeudi et vendredi derniers, une grève générale et des marches au niveau local, durant lesquelles toute activité avait été paralysée. Des centaines pour ne pas dire des milliers de personnes avaient marché jeudi et vendredi derniers sous une pluie battante à Béni Douala et Boghni pour exiger la libération des deux victimes. «Notre mobilisation pour la libération du jeune Mourad Bilek et Ali Hamour, similaire à celle, payante, des citoyens d'Ifissen, au nord est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, de Fréha et de Boghni, entreprise jusque-là, ne se veut nullement une forme de substitution aux forces de sécurité, tous corps confondus, engagées dans la lutte contre le terrorisme. Bien au contraire, rappelle-t-on avec insistance. Nous voulons, à travers cet élan de solidarité, exprimer notre ras-le-bol d'un climat d'insécurité qui n'a que trop duré. La peur doit impérativement changer de camp». Rabah M.