Mustapha Berraf, premier vice-président de l'Association des comités nationaux olympiques africains (ACNOA), chargé des conflits et des relations avec les gouvernements, évoque dans cet entretien ce qui consolide le mouvement sportif africain mais aussi ce qui fâche sur son évolution. La Nouvelle République : Vous êtes un homme de communication mais on vous entend rarement… Mustapha Berraf : (Rire), depuis que j'ai quitté le Comité olympique algérien, je n'ai pas cessé de communiquer tant au niveau national qu'international. La communication, c'est le bien même du sport, alors je continuerai à communiquer. Le mouvement sportif continue de faire de vous sa proue ! Rire, tout simplement entre le sport et moi, il y a une très longue histoire d'amour. Il vous porte une très grande estime ! ça nous le savons et c'est même prouvé. Dites-nous comment lui répondez-vous depuis que vous êtes à l'ACNOA ? Comment est-ce possible de servir le sport africain sans servir le sport national ? Dois-je vous rappeler que je suis un pur produit du sport algérien que j'ai servi avec amour et qui m'a donné tant de joie. Mon vécu sportif et mon engagement m'ont amené durant une certaine période à clamer haut et fort un certain nombre de principes particulièrement lors des derniers événements vécus par le mouvement sportif national… Malheureusement, il est loisible à chacun de constater que les appréhensions et les critiques formulées étaient pleinement justifiées et la situation actuelle du sport algérien confirme pleinement notre analyse. De nombreuses et de nombreux responsables sportifs, d'éminents spécialistes en la matière ont été exclus d'une opération qui se devait d'être un renouveau fondamental pour le sport algérien. Ni les mises en garde ni les analyses pertinentes de responsables expérimentés n'ont été prises en compte, ou ont trouvé un écho. Il ne reste que très peu de questions à poser dont la plus importante est de se demander qui endossera devant l'histoire la responsabilité de l'échec ? Au fait l'Association des comités nationaux olympiques africains, c'est quoi au juste ? L'ACNOA comme son nom l'indique est l'Association des comités olympiques nationaux africains. Elle est composée exclusivement d'élus et de membres du CIO africains. Tous les comité nationaux olympique du continent y sont affiliés et elle assure la protection de tout ce qui touche au mouvement olympique africain. J'ai, quant à moi, l'honneur d'y avoir été élu en qualité de premier vice-président. Vous êtes le premier Algérien à être élu à l'ACNOA pour trois mandats. Quel est votre rôle au sein de cette institution continentale ? C'est un grand honneur pour moi de continuer à servir mon pays en qualité de premier vice-président de l'ACNOA. J'en suis d'autant plus fier que je suis chargé des conflits et des relations avec les gouvernements. Cette mission de la plus haute importance me permet d'assumer pleinement une représentation légitime du mouvement olympique en Afrique et d'intervenir dans des situations conflictuelles complexes, parfois même épineuses. J'essaie de faire de mon mieux en veillant à préserver les intérêts de la communauté. Pour ce faire, je bénéficie de la confiance de mes collègues, de mon président et du Comité international olympique. Je fais de mon mieux aussi pour véhiculer la meilleure image de mon Algérie. Justement, depuis votre poste de premier vice-président, quelle analyse sur le développement faites-vous du sport algérien ? De l'avis des spécialistes, le sport algérien possède des potentialités certaines qui malheureusement ne bénéficient pas du soutien et des moyens nécessaires à leur plein épanouissement. Si l'on n'y prend pas garde, le sport algérien risque de connaître d'inextricables difficultés et une crise profonde pouvant menacer sérieusement l'avenir. Le développement du sport algérien passe inévitablement par une véritable autonomie et une sérieuse prise en charge et une confiance retrouvée. A ce niveau de réflexion, il est pour le moins étonnant que les orientations du président de la République, en particulier celles ayant trait à l'organisation des assises nationales du sport, n'aient pas connu d'effet à ce jour ? Suite en page 23 A voir n Sport+ : Flamengo – Avai à 14h50 n Sport+ : Baskett-ball à 18h50