Le Palais du Bey d'Oran, monument historique classé au niveau national, a grandement besoin de travaux de recherche et d'une vision de spécialistes en archéologie et en histoire pour mettre en exergue ses aspects historiques et définir les meilleurs voies et moyens de le restaurer et de le réhabiliter. Des recherches et études scientifiques sur ce vestige historique, construit en 1792 par Bey Mohamed El Kebir, dans la partie supérieure du vieux quartier «Sidi El Houari», surplombant la mer, s'avèrent nécessaires, ont déclaré à l'APS des représentants de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés. Ces recherches sur le terrain pourront constituer une «base» et une «référence scientifique» pour l'opération de restauration et de réhabilitation de ce monument sur les plans technique et administratif, dans le cadre d'un projet en cours d'élaboration, a affirmé un cadre de cet office relevant du ministère de la Culture. L'importance de tels travaux est motivée par le constat de déformations ayant affecté ses colonnes et ses structures, à l'époque de la colonisation française, qui avait tenté par là de «laisser ses empreintes» sur ce monument témoin d'une civilisation et dénaturer sa vérité historique. Les murs construits par l'administration française au niveau du «Palais du Bey», utilisé en 1830 comme centre militaire, dénaturent sérieusement son caractère architectural et artistique authentique, tout comme le changement des fenêtres, des portes et des passages, opéré au niveau du jardin, du «diwan», du «salon d'honneur», de «la chambre privée» et du «pavillon de résidence», souligne-t-on. Ces «appendices», intrus à l'architecture authentique du palais, représentent un «grand handicap» pour la recherche scientifique qui aborde l'aspect historique pour étudier cet important vestige qui faisait office de «siège du gouvernorat général» de la région d'Oran, comme l'a rappelé un cadre de l'antenne locale de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés. Des repères historiques qui n'ont pas eu leur part d'étude Le Palais du Bey comporte plusieurs repères historiques qui n'ont pas eu leur part d'étude et d'identification, notamment ceux ayant trait aux liens entre ce vestige et les autres sites historiques se trouvant à proximité, à l'instar de la «mosquée du Pacha» construite en 1796. L'ancien Palais du Bey oriente ses visiteurs et ses observateurs, notamment ceux intéressés par l'aspect historique et les caractéristiques architecturales vers de multiples disciplines de recherche et d'exploration s'intéressant aux techniques et aux systèmes avec lesquels il a été construit, notamment après le terrible tremblement de terre qui avait frappé Oran en 1790. En entrant dans cet imposant monument occupant une superficie globale estimée à près de 5,5 hectares, toujours résistant aux aléas du temps et de la nature, le visiteur épaté s'imagine devant un trésor archéologique et un grand atelier d'archéologie et en histoire. L'Office national a contribué, depuis 2007, à réunir les conditions favorables pour le bon déroulement de l'opération de restauration, pour laquelle la direction de la construction et de l'urbanisme de la wilaya d'Oran se chargera prochainement de préparer les volets administratif et technique. Les opérations effectuées par l'office facilitent l'étude des besoins de restauration de ce vestige, qui se trouve dans un état de détérioration de ses pavillons et édifices à différents degrés, notamment à la faveur de travaux de nettoyage, de sécurisation et d'aménagement de son entrée, selon les explications fournies à l'APS par les responsables de l'antenne de cet Office. Ces travaux ont contribué à la sauvegarde et à la protection de certaines parties d'art du Palais du Bey, qui peuvent être intégrées dans la restauration afin de conserver les composantes originales de cet important site historique, a-t-on ajouté. D'autre part, la direction de la construction et de l'urbanisme de la wilaya d'Oran s'apprête à lancer un nouvel avis d'appel d'offres pour choisir un bureau d'études compétent pour ce type de projet, surtout que le Palais du Bey nécessite une opération de restauration artistique minutieuse et un consulting technique de haute facture, basé sur une étude et des données concentrées sur le projet, comme l'a souligné son directeur, M. Maamar Melhout. Le même responsable a indiqué que le projet a fait l'objet, avant son lancement, de deux appels d'offres qui se sont avérés infructueux, ne remplissant pas les conditions légales en vigueur dans ce domaine. L'Etat avait consacré une enveloppe estimée à près de 85 millions de DA à ce projet, alors que l'instance chargée des travaux avait demandé une révision à la hausse de ce montant en adéquation avec les caractéristiques et les besoins en matière de recherches et d'études de terrain, a-t-il rappelé.