Le Forum algérien pour la citoyenneté et la modernité (FACM) a plaidé, mercredi, à Alger, pour la levée des restrictions à la libre circulation des personnes pour lutter contre la migration irrégulière. «Les politiques restrictives à la libre circulation des personnes ont contribué dans une large mesure à étendre, voire amplifier, le phénomène de la migration irrégulière», a estimé le président du FACM, M. Sbia Noureddine, lors de la présentation d'un projet sur la migration irrégulière, spécialement vers l'Italie. S'agissant des causes essentielles de la migration irrégulière, M. Sbia a relevé que la recherche d'un emploi n'est pas la seule cause qui pousse les migrants à prendre des risques pour arriver aux côtes italiennes. «L'absence de perspectives, les mauvaises conditions de vie, l'inégalité et l'injustice sont autant de facteurs qui les poussent à un tel acte», a-t-il expliqué. Le président du FACM a plaidé, en outre, pour la «dépénalisation» de la migration irrégulière, estimant que l'acte de voyager relève «des droits de l'homme et des libertés individuelles». M. Saïb Mohamed Musette, principal auteur d'un projet sur le trafic des migrants du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc et Libye) vers l'Italie, a dénombré 10 000 Maghrébins en situation irrégulière en Italie. Il a précisé que la migration irrégulière est un phénomène «mobile», «insaisissable» et «non identifiable», ajoutant que les chiffres officiels «ne reflètent en aucune manière» le nombre exacte des harraga (migrants clandestins) algériens. «D'ailleurs, le seul moyen sophistiqué trouvé par les Etats-Unis pour connaître le nombre des migrants sur son sol était par le biais de la régularisation des papiers», a-t-il fait remarquer. Il a relevé, en outre, que «30% des Algériens des deux sexes ont un projet migratoire» dont un pourcentage moindre concrétise ce projet. Notant que la moyenne d'âge des migrants est de 26 ans et que leur niveau d'instruction est moyen.