Pour la première fois, les milieux de l'art et de la culture se distinguent, l'initiative bien que timide est louable à plus d'un titre et appelle à d'autres pour en devenir une tradition, et surtout une issue vers un statut. Que peut-on «rendre» à l'artiste qui, lui, donne tout généreusement, ne dit-on pas qu'il se consume telle une bougie pour éclairer l'autre. Rien ! L'artiste n'est pas exigeant et se contente d'une fleur, d'une reconnaissance morale, même s'il a besoin de beaucoup plus. Certains sont morts dans l'attente d'un statut, d'autres attendent encore, l'attente semble tirer à sa fin et les festivités organisées ici et là témoignent de cette volonté. A Béjaïa la journée placée sous le patronage de Monsieur le wali s'est distinguée par un programme étalé sur toute la journée à la maison de la Culture de 10h à 20h. Une journée qui verra aussi plus d'une quinzaine d'artistes de la localité honorés. Ce sera donc la fête de l'artiste avec exposition, chant, réception, rehaussée par la présence et l'allocution de Monsieur le wali. Les artistes honorés viennent de mondes différents : cinéma, théâtre, arts plastiques, musique, chant, mais ont la caractéristique d'être d'un même corps qui aujourd'hui va briller et luire sous les feux de la rampe. Bouzerzour, Rachid Ferhani, Mustapha Slatana, Djamel Djemaï, Noureddine Chelli ont été honorés dans le chant et la musique. Mouhoub Latrèche, Remila Tassaâdit, Lalali Bachir, Khima Warda l'ont été pour le théâtre. L'association Project'Heures, et Ciné Plus l'ont été pour le cinéma. Quant aux arts plastiques, Noureddine Bouzidi, Amara Lahcèn et Aït Hamouda Nadia ont reçu des distinctions bien méritées. La journée, faut-il le souligner, est également un hommage à Ali Maâchi, assassiné par l'armée française en 1958 alors qu'il était à la tête d'une troupe qui s'était illustrés par ses chants patriotiques.
