Porté à la tête de l'association France-Algérie le 1er février dernier, Jean-Pierre Chevènement a indiqué, hier à Alger, que celle-ci compte «plusieurs centaines d'adhérents», tout en rappelant qu'elle a été créée à l'initiative du général de Gaulle en 1963, une année après l'indépendance de l'Algérie. L'ancien ministre d'Etat français a tenu à préciser que cette association «ne se situe pas au niveau de l'Etat, mais au niveau de la société civile», lors de la conférence de presse qu'il a animée hier à Alger. Il annoncé la tenue, à la fin de l'année en cours, d'un colloque sur les relations France-Algérie «dans tous les domaines». Le président de l'association France-Algérie, qui se trouve à Alger depuis lundi pour une visite de cinq jours, a rappelé le but de l'association : «Le développement des relations amicales et le progrès de la coopération entre les deux pays.» M. Chevènement a exprimé sa satisfaction devant les résultats obtenus lors de la visite, fin mai à Alger, de M. Raffarin et d'hommes d'affaires français, en soulignant : «En ce XXIe siècle, ce qu'on a à faire c'est de regarder vers l'avenir.» S'agissant du passé colonial de la France, M. Chevènement a déclaré : «Je condamne le colonialisme.» en expliquant son approche sur une éventuelle repentance de l'Etat français ; pour lui «le niveau de conscience» n'est pas encore atteint. Il évoque, dans ce contexte, le temps nécessaire, à savoir «40 ou 50 ans» selon lui. C'est d'autant plus important que «la France est la clé de l'Europe et que l'Algérie est celle de l'Afrique». S'agissant de ses rencontres avec des responsables de partis politiques et de personnalités qu'elles soient «du gouvernement, d'ex-membres du gouvernement et celles de l'opposition», M. Chevènement a indiqué qu'elles ont porté sur diverses questions. A propos de sa rencontre avec le Dr Saïd Sadi, il a déclaré : «Avant, il (Saïd Sadi) était plus optimiste, je l'ai vu moins optimiste.» S'agissant de sa rencontre avec M. Hamrouche, M. Chevènement a préféré usé d'arithmétique : «C'était 50 /50», sans plus. En évoquant la légitimité des peuples arabes à aspirer à plus de démocratie «participative», il précisera que la démocratie «n'est pas à exporter, mais à inventer», après avoir déclaré auparavant que «l'Algérie est à son rythme». Il est à rappeler que M. Chevènement a eu des entretiens avec des personnalités algériennes, entre autres, MM. Belkhadem, Babes du Cnes et Réda Malek, lequel précise à son propos que «c'est un grand ami». Il est à noter que Jean-Pierre Chevènement s'est entretenu, hier après sa conférence de presse, avec les responsables du FFS et rencontrera demain, jeudi, M. Ouyahia.