Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion des investissements, a rappelé qu'après évaluation, le gouvernement a décidé d'apporter un rectificatif, dans les lois de finances de 2008 et 2009, à la démarche économique en mettant en place un dispositif d'encouragement aux entreprises publiques et privées pour qu'elles contribuent à la création de richesses. L'évaluation avait montré que l'économie était extravertie, elle était dépendante des hydrocarbures et du marché des hydrocarbures au plan international et, qu'à ce titre, explique le ministre, des adaptations devaient être apportées pour que la production nationale contribue davantage à la croissance économique. L'objectif est de travailler à la diversification de l'économie nationale et à la substitution aux importations, en donnant toutes les chances aux entreprises et dans toutes les filières les possibilités de redémarrer et de contribuer à la croissance nationale, ajoute-t-il. Le secteur privé est concerné puisque la dernière tripartite, fait remarquer M. Benmeradi, a pris des mesures inédites et les organisations patronales se sont déclarées satisfaites. A ce propos, il souligne qu'une des plus importantes mesures consiste dans les nouvelles règles qui régissent le foncier industriel appartenant à l'Etat. Concernant le code des marchés publics, il constate que son application systématique aux entreprises publiques peut constituer une contrainte et même contrarier leurs objectifs de croissance. Il fait savoir qu'il y a une réflexion pour trouver des mécanismes de contrôle interne et de contrôle a priori qui permettent de revenir sur l'application systématique du code des marchés publics aux entreprises publiques. Après trois plans successifs orientés vers les infrastructures, le Trésor public encourage maintenant les investissements productifs, fait observer M. Benmeradi qui rappelle que 800 milliards de dinars ont été consacrés aux entreprises publiques et 380 milliards de dinars à leur mise à niveau. Le gouvernement n'est pas d'accord avec la disposition votée par les députés sur l'encouragement de l'importation de la friperie, fait savoir le ministre qui considère que la mesure n'est pas opportune au moment où des efforts sont faits par l'Etat pour relancer l'industrie du textile en appelant à des mesures de protection. A propos du code des investissements, le gouvernement considère que l'ensemble des rectificatifs qui devaient lui être apportés l'ont été lors des lois de finances 2008, 2009, 2010 et 2011, souligne-t-il en faisant remarquer que les opérateurs ont compris les objectifs de cette rectification. Concernant les critiques faites dans la presse et par certains courants d'opinion au dispositif 51/49, il fait observer que les partenaires étrangers ne partagent pas ce point de vue et adhèrent à ce dispositif. Des partenariats ont été conclus avec des groupes internationaux, comme le groupe Mercedes, Daimler sur la base du 51/49, fait-il savoir, où l'Algérie détient 51% du capital (entre SNVI et le Fonds national d'investissement) dans une société destinée à produire 15 000 camions sur le site de Rouiba. D'autres partenariats sont en cours de concrétisation à Constantine, notamment dans le machinisme agricole, ajoute-t-il. Dans toute la filière mécanique, les accords qui sont en train d'être conclus se réalisent sur la base du 51/49, insiste-t-il. Il y aura un guichet unique où seront traités les actes concernant les investissements, souligne le ministre qui fait observer que le gouvernement avance également sur la voie du partenariat public-privé. Avec Renault, fait-il savoir, ce sont des négociations longues qui avancent sur les différents aspects. L'Algérie vise un taux d'intégration de 50% au bout de 5 ans, dit-il, ce qui suppose que les entreprises sous-traitantes soient au rendez-vous. Une des divergences avec Renault concerne la commercialisation. Pour l'Algérie, il faut produire et vendre, ce n'est pas l'avis de Renault. Le ministre confirme l'intérêt de l'Algérie pour une industrie automobile qui est structurante et rappelle qu'il y a aussi des négociations avec des partenaires allemands. Les investissements français portent sur des projets (médicaments, verre…) qui vont créer de l'emploi et n'ont rien à voir avec le plan quinquennal qui travaille sur les infrastructures, corrige le ministre. Une importante délégation du groupe coréen Samsung (dans toutes les filières y compris automobile, précise le ministre) sera reçue à Alger. M. Benmeradi reconnaît qu'il y a eu un manque de communication et de pédagogie pour expliquer aux partenaires étrangers la nouvelle démarche de l'Algérie en matière de développement économique.