Photo : Riad Par Faouzia Ababsa L'intervention hier du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements concernant le code des marchés publics est pour le moins surprenante. Et elle vient confirmer quelque part les appréhensions des acteurs économiques. Invité de la radio nationale, M. Benmeradi a affirmé qu'il ne fallait pas «appliquer systématiquement le code des marchés publics aux entreprises publiques». Et d'ajouter : «Cela peut constituer à terme une contrainte pour les entreprises et contredire les objectifs de croissance des entreprises publiques.» Le ministre de l'Industrie a précisé que le gouvernement est en train de réfléchir, après seulement quelques mois de la révision de ce code, à revoir la procédure non sans mettre en place des mécanismes de contrôle a priori. En somme, les propos de Benmeradi signifient que le gouvernement n'a pas réellement une véritable stratégie en matière économique, car il n'est pas normal que l'on adopte un texte pour se rendre compte en un laps de temps très court que son application pose des problèmes. L'invité de la radio s'en défend et parle de rectificatifs apportés dans les différents textes, après avoir fait l'évaluation de la situation de l'économie nationale, à travers la mise en place d'un dispositif favorisant les entreprises aussi bien publiques que privées. Cela pour qu'elles «contribuent davantage à la création de richesses et donner une part importante au processus de croissance aux entreprises nationales, sans distinction aucune». A propos du 49/51% imposé par la loi de finances complémentaire pour 2009 qui fait obligation aux entreprises étrangères qui veulent investir en Algérie de conclure des partenariats avec des entreprises nationales qui seront majoritaires dans le capital, le ministre a démenti que cela soit mal vu par les opérateurs étrangers. Au contraire, «nous avons constaté sur le terrain l'adhésion des opérateurs internationaux avec lesquels nous travaillons. Nous avons dépassé le stade des négociations. Nous avons conclu des partenariats avec des groupes internationaux tels que Mercedes, Daimler sur la base du 51/49. L'Algérie détient 51% dans une entreprise destinée à produire 15 000 camions sur le site de la SNVI à Rouiba». D'autres partenariats, selon M. Benmeradi, sont en train de se concrétiser dans la filière de la machinerie agricole (moteurs, tracteurs), tout comme dans la filière de la mécanique. Concernant l'amélioration du climat de l'investissement, l'hôte de la radio est revenu sur les décisions de la dernière tripartite. Notamment sur les groupes de travail, dont un est en voie d'achever ses travaux et qui tend vers l'institution d'un véritable guichet unique. Mais pas celui où toutes les administrations sont représentées. Désormais, il y aura délégation de tous les pouvoirs conférés par toutes les administrations au guichet unique. «Tous les actes d'investissement seront traités au niveau de ce guichet unique.» Les négociations avec le constructeur français Renault avancent, selon M. Benmeradi, mais aucun accord n'a encore été conclu. Quatre rounds de négociation sont encore prévus. Et dans lesquels la question de la commercialisation se taille la part du lion, puisque c'est elle qui pose le plus de problèmes, Renault n'étant pas d'accord pour abandonner la vente des voitures, dès lors qu'il existe Renault Algérie. Par ailleurs, le ministre a annoncé l'arrivée le 27 juin du vice-président de Samsung. Enfin, il a déploré l'introduction par les députés d'une disposition dans la LFC autorisant de nouveau l'importation de la friperie. Cela, au moment où le gouvernement a mis en place toute une stratégie pour la relance de la filière textile.