Le pèlerinage pour la première fois à Essaouira, la Mecque de la musique gnaouie ne pouvait être pour nous qu'une grande révélation. Et pour cause ! Les looks déjantés, les dreadlocks, les coiffures afro persistent à ce jour et ne vont pas sans nous rappeler les sixties, une période faste et prolifique. Emboîter le pas à des artistes de renom comme Cat Stevens, Paul Simon, Paul McCartney ou encore les Led Zeppelin a suscité pour nous des émotions rarement vécues jusque-là. Et puis, il y a Jimi… Oui, Jimi Hendrix, le célèbre guitariste gaucher dont on a même cru apercevoir le fantôme dans les ruelles de la Médina. Et ce n'était pas qu'une illusion. D'après son biographe, Caesar Glebbeek, Jimi Hendrix a foulé la première fois le sol africain en venant en juillet 1969 à Essaouira qui venait alors de détrôner Ibiza comme centre de gravitation hippie. Au faite de sa célébrité, l'auteur de Voodoo Child avait sorti quelques mois plutôt son Chef d'œuvre, Electric Ladyland qui l'avait propulsé alors aux cimes de la gloire de la Pop Music. La légende rapporte que Jimi Hendrix était venu «préparer» à Essaouira, le concert de Woodstock prévu début août et qu'il y aurait même écrit la chanson Castle Made of Sand en référence au bastion portugais de Mogador. Jimi Hendrix serait descendu à l'Hôtel du Pacha, rebaptisé depuis Riad al-Madina, dans le village voisin de Diabat. Lors du concert du saxophoniste Jacques Schwarz-Bart et son groupe Jazz-Racines Haïti qui ont présenté au public enthousiaste d'Essaouira une expérience de fusion avec le Maâlem marocain Hassan Boussou, nous avons aperçu André Azoulay, le conseiller du roi et natif de l'ancienne Mogador, un témoin privilégié de cette époque épique.