Preuve de l�int�r�t croissant pour la musique gnawi, les jeunes sont venus nombreux � l�avant-premi�re du film Tagnawittude, mercredi soir, � la salle El-Mouggar � Alger. �Je suis ravie que la projection se d�roule devant un public aussi important. Je sais que vous �tes impatients de voir le film. Donc, je laisse le d�bat pour apr�s et je vous laisse d�couvrir le film�, a d�clar� la r�alisatrice Rahma Benhammou El-Madani, quelques minutes avant le d�fil�e des (belles) images. � Tagnawittude est un documentaire qui, de France, nous ram�ne vers les sources de cette musique en Alg�rie et au Maroc. Mais l�, les ma�lems noirs parlent d�anc�tres venus de l�ancien Grand Soudan. D�ailleurs, c�est au Maroc qu�on voit que les ma�lem appellent �tagnawit� la musique gnawi. Le titre du film est, ainsi, comme une contraction des noms �tagnawit� et �attitude� (comme la rock attitude).� �Quand j��tais petite, je voyais r�guli�rement ma m�re pratiquer la transe (�). Des ann�es pass�rent. Un jour, lorsque je travaillais dans une radio locale, je reconnus ces sons dans un disque que j�ai re�u. Il s�agissait d�un groupe qui portait le nom de Gnawa Diffusion�, explique la r�alisatrice. L�histoire dans le documentaire commence, donc, en France avec le groupe Gnawa Diffusion. Amazigh Kateb insiste sur �l�africanit� de l�Alg�rie. Des images de concerts alternent avec les entretiens avec Rahma Benhammou El-Madani. Celle- ci sait que ce �sound� est �un m�lange, une fusion, entre la musique gnawa et des musiques occidentales�. Mais voil� qu�arrive Aziz Maysour qui sait � peine parler le fran�ais et qui va apporter sa touche purement traditionnelle � la musique du groupe. Avec une certaine �motion, le public voit le regrett� ma�lem Bena�ssa de Diwan D�zair, en plein �b�uf� avec les Gnawa Diffusion. �Les paroles �taient engag�es. Amazigh Kateb et Aziz Maysour du groupe Gnawa Diffusion me donnent des r�ponses � cette image qui me hante, celle de ma m�re prise par la transe en France. Et je d�joue cette image, ce myst�re en allant vers les Gnawa du Maroc et d�Alg�rie��, explique encore la r�alisatrice. El-Madani et son �guide� Maysour vont en �p�lerinage� � un village pr�s de Merrakech o� depuis de nombreuses ann�es des musiciens occidentaux viennent pour puiser leur inspiration, imitant ainsi le jazzman am�ricain Randy Weston. Un d�tour par Essaouira et on se retrouve � Sidi-Bel-Abb�s. Retour en France vers la fin, plus pr�cis�ment � Aubervilliers, pr�s de Paris, o� des musiciens originaires de Sidi-Bel-Abb�s jouent de la musique gnawi pour les familles immigr�s au d�but, puis pour tout le monde. �Tagnawit� (�a sonne comme un tamazight de gnawi) est, certainement, une question de �feeling �. Concernant la danse de la transe, un ma�lem marocain a donn� une r�ponse tr�s int�ressante en renvoyant sa question � la r�alisatrice : �Qu�est-ce qui est plus fort, l��coute ou la danse ?� a-t-il demand�. Cette r�ponse rappelle l�histoire de Jimi Hendrix � qui on reprochait de ne pas �bouger� sur sc�ne. �La prochaine fois que vous viendrez � mes concerts, mettez un bandeau sur vos yeux �, avait dit � ses d�tracteurs le l�gendaire guitariste. Ainsi, chez Jimi Hendrix, l��coute est plus importante que tout autre artifice. Mais la musique est toujours une question de �feeling�� K. B. Titre du film : Taghawittude Soci�t� de production : Plein Cadres Responsables techniques du projet pour Plein Cadres : Eunice Enjaric Rahma Benhamou El- Madani Kevin Hamon pour All Cuts Studio Coproduction : France : All Cuts Studio (Kevin Hamon) Alg�rie : Lotus Films (Rachid Diguer) Maroc : Awman production (Mohamed Nadif). Avec l�aide du Centre national de la cin�matographie et du Fonds francophone audiovisuel de l�Organisation de la francophonie Auteure : Rahma Benhamou El-Madani R�alisatrice : Rahma Benhamou El- Madani Genre : documentaire Dur�e : 80 mn et 52 mn Support de tournage : DVCAM Diffusion et distribution : B�ta num�rique Lieux de tournage : France (Roubaix, Grenoble, Paris), Alg�rie (Sidi-Bel-Abb�s, Alger), Maroc (Essaouira, Marrakech, Tamesloht). Fiche technique