La communauté internationale n'arrive pas jusqu'à présent à collecter les fonds nécessaires pour tenter d'enrayer la famine, due principalement à de longues années de sécheresse et des conditions de tensions privant ces régions de conditions de sécurité favorable à leur développement. En Somalie où plus d'un demi-million d'enfants sont en danger de mort imminente, selon l'Unicef, en dépit de quelques aides financières débloquées par certains pays et organisations humanitaires pour lutter contre la famine dans la Corne de l'Afrique. Situation toujours alarmante dans la région, notamment en Somalie et dans le Nord-Est du Kenya. A ce propos et à la veille d'une réunion des donateurs tenue hier, à Naïrobi, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi les pays du Golfe à financer la lutte contre la famine dans cette région africaine. M. Ban a expliqué aux dirigeants des pays du Golfe «la nécessité absolue de répondre à la crise humanitaire, qui se détériore rapidement» dans la Corne de l'Afrique. Pour Ban Ki-moon, la moitié seulement des deux milliards nécessaires pour combattre la famine dans la Corne de l'Afrique avait été versée jusqu'à présent. Il a reçu des réponses globalement positives, des promesses de la part de ses interlocuteurs s'engageant à donner une aide supplémentaire. Pour tenter de trouver plus de contributions humanitaires, la réunion des donateurs dans la capitale kenyane s'est penchée à «évaluer l'état d'avancement des donations pour la Corne de l'Afrique», où quelque 12 millions de personnes sont touchées par une grave crise alimentaire. Cette conférence intervient après une réunion internationale tenue lundi dernier à Rome (Italie), où les participants ont exigé plus d'aides et d'engagements afin de pouvoir contenir la crise dans l'Est de l'Afrique, notamment en Somalie, où plus d'un demi-million d'enfants sont en danger de mort imminente à cause d'une malnutrition aiguë sévère, a averti mardi l'Unicef. «A l'heure actuelle, plus d'un demi-million d'enfants sont en danger de mort imminente de malnutrition aiguë sévère et 2,3 millions d'enfants sont déjà atteints de malnutrition sévère en Somalie, en Ethiopie et au Kenya», a souligné l'Unicef. La situation dans la région risque de s'aggraver davantage si les promesses de l'aide internationale ne se concrétisent pas dans les plus brefs délais. Des millions de personnes au Kenya, en Ethiopie, en Somalie, à Djibouti, en Erythrée et en Ouganda souffrent d'une crise nutritionnelle causée notamment par la grave sécheresse qui sévit dans la région, et la hausse des prix des produits alimentaires et les violences. A la fin d'une réunion lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré «très inquiet» de l'insuffisance des fonds destinés à l'aide humanitaire en faveur de la Somalie, où la situation est encore aggravés par les violences du groupe d'insurgés «shebab» dans les zones les plus affectées par la famine. Dans une déclaration finale, les quinze pays membres du Conseil onusien se sont contentées de lancer un appel demandant «à tous les Etats membres (de l'ONU) de répondre à l'appel global pour la Somalie». Un pont aérien annoncé du Programme alimentaire mondial (PAM) a été retardé pour des problèmes d'ordre logistique. Le PAM souhaitait pouvoir faire partir mardi, à destination de Mogadiscio un premier aéronef avec à son bord 14 tonnes d'aliments hautement nutritifs utilisés dans les traitements contre la malnutrition infantile. Mais pour des raisons d'autorisations douanières, il n'a pas encore pu quitter Naïrobi et le PAM espère désormais qu'il «puisse décoller mercredi», selon le porte-parole de l'agence dans la capitale kenyane, David Orr. «Ce sera le premier d'une série de vols», a précisé ce porte-parole. Préoccupé par la crise qui affecte, aussi, le Kenya, le Fonds central d'intervention d'urgence des Nations unies a débloqué une aide de 15 millions de dollars (1,25 milliard de shillings) en faveur de ce pays par faire face à la famine, a affirmé, mercredi à Naïrobi, le coordonnateur humanitaire des Nations Unies, Aeneas Chuma. «L'argent sera dirigé vers l'atténuation des effets de la sécheresse dans les zones arides et semi-arides, à travers la promotion de l'agriculture, l'élevage, l'aide alimentaire, la santé, l'approvisionnement en eau et l'assainissement», a déclaré Chuma lors d'un point de presse, précisant que cette aide profitera à 3,5 millions de personnes touchées par la famine dans le pays. La crise alimentaire dans le Nord-Est du Kenya s'est aggravée par de fortes hausses des prix du maïs. Dans la plupart des marchés urbains, le prix du maïs a augmenté de 80%. La sécheresse dans la Corne de l'Afrique a conduit à un afflux croissant de réfugiés au Kenya, a déploré le coordonnateur de l'ONU, notant que plus de 57 000 nouveaux réfugiés sont arrivés au camp de Dadaab, entre le 6 juin et le 20 juillet derniers et la famine continue à sévir...