Dans son discours du trône prononcé, hier, le roi Mohammed VI du Maroc s'est prononcé pour la réouverture des frontières terrestres avec l'Algérie, fermées depuis 1994. A ce même sujet, le roi du Maroc a ajouté qu'il souhaitait une normalisation totale des relations avec l'Algérie. Les autorités algériennes n'ont pas réagi pour l'instant à ce sujet. «Nous tenons à l'amorce d'une nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales (...) y compris la réouverture des frontières terrestres», a indiqué Mohammed VI. Pour rappel, l'Algérie a décidé de fermer ses frontières avec le Maroc en 1994, en réplique aux accusations portées contre l'Algérie par le régime marocain à la suite des attentats qui ont secoué Marrakech au mois d'août 1994. Cet attentat a visé l'hôtel Asni lors duquel des touristes étrangers ont été tués. Les Marocains ont aussitôt accusé les services de sécurité algériens d'être à l'origine des cet attentat. Par la suite, le gouvernement marocain a exigé des visas pour les ressortissants algériens désirant se rendre au Maroc. Cet état de fait a contraint l'Algérie à fermer carrément les frontières avec le Maroc. Un mois après, l'Algérie a été accusée à tort car les forces de sécurité ont réussi à mettre la main sur des islamistes marocains, auteurs de cet attentat. Depuis, le Maroc prône pour la réouverture des frontières avec l'Algérie. Les autorités algériennes se sont prononcées à plusieurs reprises à ce sujet, mais ne semblent pas encore disposées à le faire. Interrogés à ce sujet par les rumeurs faisant état d'une éventuelle réouverture des frontières avec le Maroc, Ahmed Ouhayia a répondu que cet état de fait n'est pas pour l'instant à l'ordre du jour. Le Premier ministre algérien a accusé le régime marocain de vouloir impliquer l'Algérie dans le conflit libyen. «Ces derniers temps on observe (…) des déclarations de l'agence officielle marocaine et une agitation du lobby officiel marocain aux Etats-Unis pour vouloir impliquer l'Algérie dans l'envoi de mercenaires en Libye, dans l'envoi d'armes en Libye. Ce genre de choses ne sont pas des facteurs qui aident à l'ouverture de la frontière. En tout état de cause, l'ouverture de la frontière n'est pas à l'ordre du jour», a-t-il conclu.