Après une semaine de Ramadhan, les prix des fruits et légumes, des viandes n'ont pas connu de baisse. Les Chélifiens se plaignent de la cherté des produits et pointent du doigt les commerçants. Ils sont rendus responsables de la hausse des prix, comme il leur est reproché le non-respect des conditions d'hygiène. Il est vrai que le mois de jeûne constitue l'occasion idoine pour les moins scrupuleux de se remplir les poches au détriment des consommateurs, dont les ceux à revenu moyen et qui ne savent plus quoi faire pour joindre les deux bouts. Aussi, nombre de jeûneurs s'adonnent à des achats compulsifs. Le mois de carême est devenu un mois lucratif pour les cupides et synonyme d'extravagance gastronomique et de goinfrerie pour les gaspilleurs. Lors d'une virée dans trois différents marchés, à Ténès, au chef-lieu de wilaya et le marché de gros, sis à l'entrée est de la ville, on entend souvent ces répliques : la rareté des produits, la commercialisation des produits alimentaires est libre, c'est la loi de l'offre et de la demande. La tomate cédée à 70 DA/kg, la pomme de terre vendue entre 35 DA et 40 DA/kg, les haricots verts ont atteint le pic de 140 DA/kg, les courgettes 80 DA/kg, les carottes 70 DA/kg, la salade proposée entre 90 et 100 DA. Par contre les dattes, tant prisé au moment de la rupture du jeûne, est vendue dans les commerces et sur les trottoirs à des prix oscillant entre 400 et 300 DA/kg. Quant aux viandes, leurs prix ont enregistré des sauts considérables. A titre illustratif, la viande bovine est vendue entre 900 et 1 000 DA/kg, la viande ovine entre 800 et 1 000 DA/kg. De même, le prix de la sardine a atteint 250 DA/kg. Le merlan , la crevette royale se vendent à des prix avoisinant les 1 000DA/kg. Lors de notre visite des marchés et des lieux de vente, nous avons constaté quelques pratiques largement désapprouvées et qui vont à l'encontre de la santé du consommateur. Dans ce sillage, on note le commerce et le non-respect des conditions de conservation du poisson, ceci en dépit des campagnes de contrôle de la qualité et des conditions d'hygiène lancées dans les marchés non couverts. Le contexte et les conditions dont lesquels le poisson est commercialisé donnent froid dans le dos. L'insalubrité est omniprésente dans les marchés de la wilaya. Le poisson est la plupart du temps exposé au soleil avec des nuées de mouches. Il dégouline de saleté. En outre, il est déposé dans des cageots en bois, alors que c'est totalement interdit par la loi. Ce genre de produit est extrêmement sensible. Il exige un soin particulier avant d'être exposé à la vente. Une notion qu'ignorent les mareyeurs. Ils sont dépourvus des équipements nécessaires à la conservation et au conditionnement du produit et même de locaux appropriés pour ce type de commerce. Cette situation ne concerne pas les produits de la mer seulement, mais elle s'étale à la viande. Un produit qui se vend d'une manière anarchique. Des éleveurs procèdent à l'abattage de leurs animaux et exposent la viande à la vente par la suite tout au long de la RN 19. Et en raison des prix pratiqués, les automobilistes n'hésitent pas à en acheter. Pour rappel, la Direction du commerce a mobilisé à cette période 25 brigades. Et au cours de leurs sorties sur le terrain, il a été enregistré 500 interventions, dont 37 pour non-respect des conditions d'hygiène, et 47 pour non-affichage des prix.