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La crise mondiale et son impact sur l'économie algérienne
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

L'Algérie est fortement interpellée face à la situation mondiale ac-tuelle, exportant 98%des hydrocarbures en dollars et important 75% de ses besoins pour les entre-prises et les ménages dont 60% en euros, étant une économie totalement rentière et extravertie soumise aux chocs externes.
Le Ministre des Finances n'a pas répondu. Comme il ne suffit pas de dire, c'est une vérité élémentaire de l'économie publique, que les réserves de change ne sont qu'une contrepartie de la masse monétaire, transformée en dinars, qu'une partie est destinée à la fiscalité d'Etat afin de couvrir les projets d'équipements publics, les dépenses de fonctionnement et les transferts sociaux, alors que l'autre partie est déposée dans les banques. Comme il existe une confusion entre les réserves de change et le fonds de régulation des recettes qui traduit la différence entre le prix réel du marché des hydrocarbures moyenne annuelle et la fourchette des 37 dollars fixée par la loi de finances, fonds évalué en dinars. Tout dérapage du dinar par rapport au dollar - monnaie de référence pour les hydrocarbures - augmente artificiellement le fonds de régulation des recettes et la fiscalité pétrolière. Par ailleurs, affirmer que toute la dépense qui va à la collectivité nationale, entreprises et ménages, résulte de la transformation des réserves de change en dinars et dont 40 milliards de dollars vont annuellement aux importations, omet d'inclure les services car le document de référence doit être non pas la balance commerciale mais la balance de paiement qui inclut les mouvements de capitaux dont les services qui dépassent 11 milliards de dollars moyenne annuelle 2009/2011, ce qui porte le montant à plus de 51 milliards de dollars. Comme il y a lieu de raisonner en termes de flux et non de stock, du fait que Sonatrach engrange des rentrées en devises annuellement qui hors dépenses s'ajoutent au stock. Comme le ministre des Finances n'a pas abordé les impacts de la loi de finances complémentaire 2011, établie certes sur la base de 37 dollars du marché du baril de pétrole et pour le taux de change 74 dinars pour 1 dollar le déficit budgétaire à 33,9% du produit intérieur brut, (4 693 milliards de dinars, 63 milliards de dollars) bien que ramené au cours réel, il serait d'environ 10%. Ce déficit, selon les prévisions de la loi de finances 2012 avec plus de 34% toujours au cours plancher de 37 dollars et 11%, selon le cours prévisionnel du marché. Or le Fonds de régulation des recettes (FRR) était évalué à 4 842,8 milliards à janvier 2011. Le ministre des Finances fait un pari hasardeux sur un cours du pétrole supérieur à 100 dollars le baril à prix constants, seuil minimum pour continuer dans l'actuelle dépense publique et comprimer artificiellement l'inflation par des subventions. Ces propos contredisent l'ABC des fondements de l'économie publique qui a ses propres lois applicables à tous les pays sans exception. Comme en témoigne récemment la crise grecque, portugaise ou espagnole et les politiques d'austérité budgétaire de l'ensemble des pays développés et émergents comme la Chine, un pays ne pouvant distribuer que ce qu'il a préalablement produit au risque d'un suicide collectif et d'une déflagration sociale à terme. Concernant le problème des réserves de change produit de la rente des hydrocarbures et non du travail et de l'intelligence assistant paradoxalement au frein dans les réformes lorsque le cours s'élève par la généralisation de l'assistanat, est l'arbitrage entre quatre variantes pouvant être combinées supposant une vision stratégique et non des tâtonnements au gré de la conjoncture. Premièrement doit-on laisser les réserves d'hydrocarbures sous le sol pour les générations futures car ayant des capacités d'absorption interne faible ou limiter l'extraction en fonction du rythme d'exportation, de la consommation intérieure, du prix international et des coûts qui déterminent la durée de vie des réserves? Deuxièmement placer les réserves dans des valeurs refuge comme l'or dont le cours a augmenté de plus de 400% en dix 10 ans ou prendre le risque d'acheter des actions dévalorisées en attendant la remontée des cours? Troisièmement des placements à l'étranger avec des rendements positifs qui dépendent du niveau d'inflation, des taux d'intérêt, des cotations, notamment du couple dollar/euro. Pour les rendements futurs des bons du Trésor, elle sera largement tributaire de la stratégie chinoise et japonaise, principaux créanciers des USA qui sur 3 400 milliards de dollars de réserves de change en 2011 à 1 150 milliards placées en bons du Trésor américain et les Japonais 1 000 milliards de dollars et qui eux aussi dépendent de l'évolution de l'économie américaine pour leurs exportations. Et enfin, quatrièmement, solution la plus souhaitable, l'utilisation à des fins de développement dont la ressource humaine, ressource bien plus importante que toutes les ressources en hydrocarbures et la valorisation de l'entreprise concurrentielle, les infrastructures absorbant actuellement 70% de la dépense publique (480 milliards de dollars entre 2004/2013) n'étant qu'un moyen. D'autres questions stratégiques n'ont pas été abordées ou très superficiellement par le ministre des Finances. Combien sont placées à l'étranger 80%, comme l'affirmé le même ministre des Finances devant les députés courant 2010 ? Dans quelles monnaies dollar, euro, yen, livre sterling 45%, en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling, 5% en yens, selon certaines sources, ou 80% en dollars, selon d'autres sources, sachant que 98% des exportations en devises (économie de rente) se font en dollars, important 75% des besoins des ménages et des entreprises dont 60% se font en euros ? Dans quelles proportions entre bons du Trésor américains, dans des banques centrales européennes, asiatiques, dans des banques internationales privées dites AAA dont certaines ont été décotées ? A quel taux d'intérêt et donc à quel rendement tenant compte du taux d'inflation mondial et des taux directeurs qui sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, relèvement de la BCE de 1,5% depuis avril 2011, ceux de la Banque d'Angleterre 0,5% ainsi que celui du Japon qui tend vers zéro ? Affirmer que le taux est de 3% suppose un placement à moyen terme et non à court terme ? Quelles sont les réserves d'or, le FMI l'estimant à 173,6 tonnes fin 2009 une valeur d'environ 6,07 milliards de dollars au cours de 2009, soit 4,3% des réserves de change ? Ce montant a-t-il été augmenté depuis soit par d'autres achats ou la production aurifère de Tamanrasset ? Dans ce cas, bien que le calcul des banques centrales concernant l'or se base au cours de l'achat du moment dans leurs bilans, se pose la question de la réactualisation au cours en moyenne annuelle et de la production aurifère algérienne entre le 01 janvier 2010 et juillet 2011 où nous aurons un gain net de 3 milliards de dollars, soit plus de 9 milliards de dollars, sous réserve qu'il n'y ait pas eu vente. (suite et fin)

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