Après la diffusion d'un communiqué de presse portant de graves accusations à l'encontre du président de l'APC, Ali Mélakhsou, les trois « dissidents» et ex-vice-présidents ont procédé au dépôt d'une plainte pour insultes et menaces auprès du procureur de la République du tribunal de Batna. La publication par de nombreux journaux de comptes rendus dudit communiqué de presse a été aussitôt suivie par des représailles de la part du maire qui a retiré au receveur municipal son véhicule de service et ordonné que soit placé un bac géant d'ordures devant le domicile de l'un des trois «dissidents», El-Hani Mohamed en l'occurrence. Cependant, ce qui a été commis de plus grave par le maire de Batna est incontestablement le lot d'insultes et de menaces proférées contre les trois «dissidents» par téléphone, dont l'un par numéro masqué. Cette manière d'agir digne des «gangs» a incité les trois «dissidents» à déposer plainte auprès du procureur de la République. Ce dernier a aussitôt instruit les services de la police judiciaire à l'effet d'ouvrir en urgence une enquête judiciaire afin d'identifier l'exécutant des insultes et des menaces bien que le commanditaire soit connu d'avance. D'autre part, nous avons appris que le wali de Batna, Hocine Mazouz, n'a pas trop attendu cette fois-ci pour confier à l'Inspection générale de la wilaya l'ouverture d'une enquête sur les «dessous» de l'APC de Batna, notamment les reproches et accusations formulés par les «dissidents» sur de douteuses passations de marchés publics, le blocage de projets de développement local et bien d'autres infractions. Les délégués enquêteurs dépêchés par l'inspection générale mènent cette enquête avec tout le sérieux requis et le rapport final sera soumis à l'appréciation du wali. Les seize infractions qu'aurait commises le maire de Batna seront-elles étayées par des preuves matérielles, sérieuses et réelles, – comme l'exige la logique juristique – qui ne laisseraient plus l'ombre d'un doute sur cette affaire qui aura par trop exaspéré aussi bien le wali que la population locale. Si tel sera le cas et dans la mesure où le wali n'oserait pas prendre les décisions qui s'imposeraient, les trois «dissidents» comptent d'ores et déjà ester en justice le maire dans l'intérêt général, celui des victimes que sont la ville de Batna et la population locale. Il est à signaler que suite à une forte pression exercée à Batna sur la personne du maire par le chef de daïra et les habitants de la cité des 200-Logements-Taméchit où résident des citoyens de rang respectable, le bac géant à ordures a finalement été retiré par devant le domicile de El-Hani Mohamed. Quant au receveur municipal, victime innocente d'un acte de représailles du maire, il a décidé de ne plus exercer cette fonction, préférant faire valoir ses droits à la retraite. Mais il semble que le feuilleton en «noir et blanc» de l'APC de Batna risque bel et bien de se poursuivre au-delà de l'été et du Ramadan. Peut-être finira-t-il, par livrer tous ses secrets aux citoyens de Batna, devenus malgré les «dindons de la farce». Le correspondant du quotidien Ec-chorouq a rapporté, pour sa part, qu'un enregistrement sonore (audio) sur CD-Rom où la voix du maire serait distinctible se distribue sous le manteau ces derniers jours à Batna. Son contenu, comme l'a révélé notre confrère, porte sur une scène de harcèlement d'une jeune fille universitaire par le maire de Batna.