La première partie de la présente contribution analyse la situation économique de la Libye. La deuxième partie aborde les perspectives géostratégiques qui dépendront des rapports de force tant internes qu'externes. L'avenir de la Libye étant ce que voudront avant tout en faire les Libyens eux-mêmes afin d'éviter les dérives du passé, et un hold-up étranger sur leurs richesses, l'objectif essentiel est d'abord de créer des institutions non existantes, fiables, et rétablir la sécurité. En fin de parcours, était abordée la place de la Libye dans le cadre de la démocratisation des pays du Maghreb qui devrait favoriser l'intégration(1). 1.-Quelle est la situation économique de la Libye ? La Libye est un territoire qui représente plus de trois fois la France mais 98% du territoire sont constitués par le désert. Elle s'étend sur 1 759 540 kilomètres carrés, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-septième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se con-centre sur les côtes, l'intérieur du pays étant désertique. Sa capitale, Tripoli, avec 1 682 000 habitants, devant Benghazi 1 180 000 habitants et Mistrata avec 400 000 habitants formé d'un maillage de tribus, environ 20. Le pays a été colonisé par les Turcs au début du XXe siècle, puis par l'Italie avec la conquête de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque entre septembre 1911 et surtout avec l'arrivée de Mussolini, en 1922 avec Omar al- Mukhtar, figure emblématique de la résistance libyenne. En 1934 Mussolini réunifie les provinces de la Tripolitaine et la Cyrénaïque auxquelles il rattache le Fezzan, mais Idriss al Senoussi organisant la résistance,, la Libye accède à l'indépendance le 24 décembre 1951 et Idriss al Senoussi est proclamé roi. Dans la foulée, en 1952 avec l'arrivée de Nasser, le 1er septembre 1969, le colonel libyen, Mu'ammar Khadhafi renverse la monarchie et s'installe aux commandes du pays avec une population qui était à l ‘époque d'environ 1,5 million d'habitants. Encore qu'il faille ramener le PIB par rapport à la population totale, en 2010, selon les statistiques du FMI, l'Algérie arrive en tête du classement avec 158,97 milliards de dollars, suivi par le Maroc avec 91,70 milliards de dollars, la Libye en troisième position 77,91 milliards de dollars, à la quatrième position on trouve la Tunisie avec 43,86 milliards de dollars et enfin la Mauritanie clôture le classement avec 3,49 milliards de dollars. Les exportations libyennes se sont élevées à 45,2 Mds de dollars en 2009 malgré les effets de la crise économique d'octobre 2008, qui ont vu leurs cours s'effriter de 40%. En 2010, 97% sont composées des hydrocarbures et des produits para- pétroliers avec 20% pour la pétrochimie, contrairement à l'Algérie, dont l'exploitation et la gestion incombent à la National Oil Company. Les hydrocarbures constituent la majorité de la richesse du pays, et environ 75 % des recettes budgétaires proviennent du secteur pétrolier. Avant les événements, la production de pétrole représentait 1,6 million de barils par jour. Elle était le 25 août 2011 à environ 60 000 barils. La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l'Algérie, disposant des plus grandes réserves de pétrole en Afrique, estimées à 46,4 milliards de barils en 2011. C'est un pétrole léger de haute qualité qui concurrencera le pétrole algérien. La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m3) qui sont jusqu'à présent peu exploitées : 28 milliards de m3 (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Membre de l'OPEP, la Libye prévoit d'augmenter sa production à 3 millions de b/j à l'horizon 2012-2015. Mais elle est également un pays gazier faiblement exploité, s'élèvent à 1 500 milliards de m3, occupant ainsi le 25e rang mondial en termes de réserves prouvées. Les destinataires en 2009 de celles-ci sont en valeur, l'Italie (37,1%), Allemagne (13,1%), Espagne (8,2%), USA (7,4%), France (6,6%),Chine (4,5%), Suisse (3,3%). La Libye a importé en 2009, principalement d'Italie, (21,1%), Allemagne (8,2%), Chine (8,2%), France (5,9%), Tunisie (6,30%), Turquie (6,1%), USA (5,2%), Royaume-Uni (3,9%), Corée (4,1%), Grèce (3,1%). Le PIB par tête d'habitant dépasse 14.000 dollars en 2010 selon le rapport de la CIA World Factbook au 01 janvier 2011 , la Libye étant le premier pays africain et arabe en terme d'indice de développement humain (IDH de 2010) ayant un IDH à 0,847, ce qui en fait le premier pays du continent africain, le premier du monde arabe, et le premier du monde musulman. Pour comparaison, ces chiffres placent la Libye au niveau des pays de l'Europe de l'Est, et devant la Russie, le Brésil, la Chine. Aujourd'hui, la Libye a des cadres valables qui peuvent être un atout pour la reconstruction libyenne. Cependant, nous sommes dans une situation paradoxale : un Etat riche mais une population pauvre avec un déséquilibre spatial. Certaines sources estiment que la famille Kadhafi a eu à gérer 1 000 Mds de dollars durant ses 42 ans de règne. Car, comme pour la Tunisie et l'Egypte , les rapports internationaux tant du FMI , de la Banque mondiale que de l'OCDE, publiant des indicateurs macroéconomiques globaux triomphants ont été biaisés,omettant d'analyser la répartition spatiale très inégalitaire ( Benghazi a été délaissé expliquant que la révolte a débuté dans cette province) et la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. La concentration excessive du revenu au profit d'une caste, la corruption généralisée, une justice aux ordres, reflet de l'absence de moralité des dirigeants expliquent les révoltes populaires, accentuées grâce à la nouvelle révolution des télécommunications, le village mondial virtuel d'Internet. C'est le constat après la chute des régimes égyptien, tunisien et libyen où les familles de ces dictateurs et leur entourage accaparent la richesse de leur pays. Le cas libyen n'échappe pas à cette règle : un Etat riche avec une population majoritairement pauvre, étant une économie rentière et se pose comme dans la majorité des pays arabes riches en hydrocarbures l'opacité de la gestion de cette rente renvoyant à la nécessaire démocratisation de la gestion des hydrocarbures. Ainsi, Seïf El-Islam, longtemps présenté comme le dauphin de Mouammar Kadhafi, contrôle le secteur stratégique via le groupe public One-Nine Petroleum et la presse à travers One-Nine Group. Aucune publication ne peut exister sans l'accord de cet organisme intimement lié au premier cercle du pouvoir en Libye. Autre domaine sensible : les télécommunications, où c'est donc Mohamed Kadhafi, un autre fils du leader libyen, qui contrôle ce secteur. Pour l'immobilier, c'est un autre fils Saadi qui le contrôle où en 2006, il avait lancé la construction d'une ville entière située dans une zone à forte valeur touristique. Et surtout c'est la famille qui contrôle les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA). Aussi sur une population active de 2,5 millions, nous avons près d'un million de fonctionnaires et une grande partie de la population presque inactive, avec des emplois fictifs via les distributions de la rente des hydrocarbures loin des segments créateurs de valeur ajoutée pour deux raisons : les femmes sont au foyer (77% des actifs sont des hommes). Les femmes libyennes peuvent sans trop d'obstacles juridiques participer à la vie économique et sociale, mais en réalité de sévères préjugés les découragent dans les faits de s'engager dans l'activité économique du pays. Le taux d'inscription des femmes dans l'enseignement supérieur dépasse aujourd'hui celui des hommes, mais sans conséquence sur le marché du travail. (Suivra) Pr Abderrahmane Mebtoul Deuxième raison les subventions accordées aux citoyens ne les incitent pas à aller au travail. Pour des raisons politiques afin d'éviter la prise de conscience politique l'on a fait du peuple libyen un peuple d'assisté Pour les travaux pénibles ce sont les employés Marocains, Egyptiens, Tunisiens, Algériens, Africains ou Asiatiques qui s'en chargent. 50 % de la main-d'?uvre est étrangère (Afrique, Maghreb, Asie). 2- La Libye et les enjeux géostratégiques Au préalable je voudrai attirer l'attention qu'il faille éviter de raisonner termes d'Etats/nations au moment où les transnationales transgressent les frontières géographiques dites nationales, influençant fortement les politiques socio-économiques des Etats. Au sein une grande firme surtout dans le domaine des hydrocarbures, qu'elle soit d'origine américaine ou européenne il faut être attentif aux part des actions où nous assistons à des participations croisées relevant de plusieurs nationalités. Total ou ENIE qui opèrent en Lybie ont un capital social diversifié. Par ailleurs, l'analyse stratégique doit prendre en compte non plus les relations personnalisées entre chefs d'Etat, ce qui et actuellement largement dépassé, excepté dans les dictatures, mais les réseaux de que l'on appelle les lobbys. Par ailleurs depuis l'arrivée du président américain Barack Obama, une nouvelle donne internationale a été introduite, notamment depuis le discours du Caire, la légitimité démocratique garante de la stabilité durable. Invoquer l'islamisme radical, la lutte contre le terrorisme par certains dirigeants pour se maintenir alors qu'ils ont enfanté eux-mêmes la pauvreté de leur peuple par la corruption cause de l'extrémisme, ne tient plus la route. Les anciens dirigeants tunisiens égyptiens et récemment libyens et syriens en ont fait les frais. Pour la contribution à l'effort de guerre, cela ne concerne pas uniquement les revenus pétroliers mais également Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) estimés à 75 milliards de dollars et entre 150 et 169 milliards si l'on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale, sans compter les placements occultes. Ce qui est étonnant lorsqu'on écoute les télévisions étrangères le mot qui revient souvent « on va aider la Lybie, on va lui donner de l'argent » oubliant que ces fonds sont la propriété de tout le peuple libyen. Cela est identique pour les fortunes déposées à l‘étranger des ex présidents tunisiens, égyptiens , de leur famille et des proches de l'actuel président syrien. L'Algérie par le passé en a subi les conséquences pour le trésor du FLN déposé en Suisse, où les financiers internationaux ont travaillé pendant des années avec cet argent sans intérêt. Au passage je voudrai souligner que selon le gouverneur de la banque d'Algérie que sur 162,2 milliards de réserves de change les intérêts ont été de 4,60 milliards de dollars à un taux fixe de 3%. Cela suppose que l'Algérie a déposés à l'étranger un montant qui dépasse les 153milirdsedolars sur le moyen et long terme, montant équivalant à celui de la Lybie. Il faudra donc être vigilent car en cas de crise politique en Algérie, je ne l'espère pas, ces fonds seront bloqués. Aussi les pays engagés dans la coalition en Lybie sous l'égide de l'OTAN qui ne sont pas des philanthropes mais mus par les intérêts précis, attendent le retour de l'ascenseur ce que les financiers appellent le retour du capital engagé. Une fraction de l'argent libyen déposé à l'étranger ainsi que les revenus pétroliers futurs serviront à rembourser l'effort de guerre comme cela a été le cas Irak bien que pour ce pays une partie a été supportée par les pays du Golfe. Par ailleurs, les besoins de financement de la Lybie sont énormes la reconstruction étant évaluée entre 300 à 400 milliards de dollars sur les cinq prochaines années et le programme d'urgence à 45 milliards de dollars. Il est utile de se demander quels sont les pays qui profiteront des marchés octroyés et les pays perdants. Les pays perdants sont incontestablement la Russie et l'Algérie qui ont eu de positions ambigües vis-à-vis de cette révolution populaire. Pour le cas de l'Algérie , si Sonatrach risque à court terme de perdre des parts de marché , à moyen terme , en raison de la situation géographique, des liens d'amitiés qui lient la population algérienne et libyenne (qui a contribué à notre guerre de libération nationale comme le Maroc et la Tunisie ), je pense que cela sera transitoire ce qui n'est pas le cas de la Russie expliquant d'ailleurs sa position sur la Syrie en conseil de sécurité afin d'éviter d‘être évincée de cette région stratégique. Il appartient aux dirigeants des deux cotés d'éviter des déclarations intempestives. Je n'ai pas compris cette déclaration d'un dirigeant du CNT qui met le feu sur l'huile qui a dit récemment que le « gouvernement paierait ses actes ». Comme je ne comprends pas et c'est le cas de l'immense majorité du peule algérien de cette clandestinité où un anonyme bien informé et de source autorisé parle au nom du ministère des affaires étrangères où son porte parole va de démentis en démentis. Oui je pense qu'à terme le bon sens des responsabilités l'emportera grâce aux femmes et hommes de bonne volonté. le destin de l'Algérie et la Libye étant lié. Pour le cas de La Chine ayant eu une position mi figue mi raison qui privilégie surtout ses intérêts économiques cela ne devrait pas la pénaliser. Les pays gagnants sont en premier la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis d'Amérique suivi de l'Italie qui a eu également au début une position ambivalente jusque ce que l'Otan prenne la direction des opérations, l‘Espagne, la Turquie, l'Allemagne et les pays du Golfe notamment le Qatar et les Emiraties . L'Egypte, la Tunisie et le Maroc qui ont un fort taux de chômage devraient bénéficier de la reconstruction pour absorber une partie de leur force de travail. 3.- l'avenir de la Libye est dans le Maghreb L'objectif est de réaliser une dynamique politique, économique et sociale au profit de l'immense majorité du peule libyen. La Libye très riche comme démontré précédemment a besoin d'être reconstruite sur tous les plans et sera ce que les libyens voudront qu'elles soient afin de faire face aux convoitises rapaces de quelque compagnies ce qui ne changerait rien alors par rapport à la situation antérieure. Pour éviter cela, il faut nécessairement d'abord créer des institutions fiables et rétablir la sécurité car sans sécurité, il ne peut y avoir de développement, cela passant par la nécessaire réconciliation nationale tenant compte du poids des tribus. Encore que ces derniers ont vue décliner leurs influences contrairement à ce qui se dit . La Libye de 2011 n'est pas celle de 1960 du fait de l'urbanisation croissante ou cohabitent dans une même ville des personnes appartenant à différentes tribus, brassage rendu possible grâce au niveau d'éducation qui permet de surmonter les clivages sociologiques et culturelles. Cela sera certes sera difficile, le CNT étant actuellement très hétéroclite (intellectuels, hommes d'affaire, islamistes, ancien cadres et ministres de l'ancien régime) et devant être représentatif de l'ensemble des régions. Il ne faut pas être utopique. La démocratie d'une manière générale dans les pays arabes ne se fera pas du jour au lendemain. Les prix Nobel institutionnalistes d'économie ont montré récemment clairement que de nouvelles institutions prennent du temps pour leur efficacité. Ce qui donne l'impression d'anarchie à court terme mais ce ne sont que des illusions entretenues par les tenants de l'ancien système (après moi le déluge, l'homme providentiel) alors que les institutions dictatoriales créés administrativement n'ont aucune ou peu légitimité. Au contraire les institutions démocratiques tenant compte de l'anthropologie culturelle évitant de plaquer des schémas importés occidentaux sur une structure sociale particulière, s'insérant dans le cadre d'une nouvelle régulation politique, sociale et économique sont porteuses d'un développement durable car assurant la symbiose Etat/citoyens. Le plus difficile attend les libyens celui de la construction du pays tant sur le plan politique qu'économique. La Libye n'a pas d'institutions au sens véritable du terme. Elle n'a pas également de véritable économie exceptée le pétrole. Mais je ne suis pas pessimistes car la Lybie a des potentialités énormes surtout en ressource humaines richesse bien plus importantes que toutes les ressources en hydrocarbures pour surmonter cette crise qui je l'espère sera passagère. J'ai pu contacter des centaines de brillants intellectuels installés femmes et hommes soit à l'étranger, la diaspora est importante y compris des hommes d'affaires, ou qui sont restés en Lybie. Car, il faut le reconnaitre l'ancien leader libyen a investi dans l'éducation. Sans entrer dans les détails, selon mes informations d'amis d'experts libyens, l'on s'orienterait vers une démocratie parlementaire se fondant sur la régionalisation économique et politique, certains parlent de fédéralisme, pour tenir compte d'une bonne représentativité du fait du poids tribal qui devrait assurer la cohésion nationale. L'une des tâches immédiates du CNT est de faire adopter une nouvelle constitution et d'organiser des élections libres avec l'acceptation de tous de l'alternance, un régime parlementaire où le premier ministre serait issu d'une majorité parlementaire qui aura la confiance du parlement et doit gouverner an application du programme pour lequel il a obtenu les suffrages du peuple .Le président jouera le rôle d'arbitres, de garants des institutions, de l'intégrité territoriale, des libertés individuelles et de la représentation nationale dans les instances internationales. Il assurera la continuité de l'Etat en toute circonstance et du multipartisme, de l'Etat de droit et du respect de la constitution. Ce renouveau institutionnel doit avoir pour objectif le développement économique dans le cadre d'un vaste ensemble comme facteur d'adaptation à la mondialisation. Dans ce cadre et cela est valable pour l'ensemble des pays de la région, la démocratisation de la Libye en particulier et des pays du Maghreb devrait- favoriser l'intégration économique. C'est que l'ancien dirigeant libyen n'a jamais en fait voulu construire le Maghreb. Il était une fois pour le panarabisme, une autre fois pour le panafricanisme où il se faisait roi. D'ailleurs pour l'Afrique ses investissements se sont réalisés surtout en Europe et aux USA, étant insignifiants autant qu'au Maghreb concentrés dans quelques hôtels, certains segments bancaires comme en Tunisie et en Algérie. Pour l'Afrique il a eu beaucoup plus des relations personnalisées avec certains dirigeants ce qui explique la position de certains dirigeants au niveau de l'Union Africaine contrairement à la ligue arabe qui vient de reconnaitre fin aout 2011 le CNT. Or, le grand sociologue Ibn Khaldoun n'a pas écrit l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie mais le Maghreb. Le destin de la Libye, autant que les autres pays de cet espace, est lié à son environnement géographique proche le Maghreb et plus généralement celui de l'Afrique du Nord. Pour avoir des contacts avec des amis libyens, ces derniers misent sur l'intégration maghrébine. A l'instar de l'Europe au début du lancement de son intégration qui a reposé sur le charbon et, l'acier, en attendant l'aplanissement des divergences politiques souvent pour des raisons de pouvoir alors qu'il est souhaitable que les responsables des pays du Maghreb délaissent une fraction de leur pouvoir au profit de leurs populations, les opérateurs économiques, les intellectuels et les médias ont un rôle à jouer afin de favoriser cette intégration qui est une nécessité historique et économique au moment des grands ensembles. La Chine, l'Inde, le Brésil, les USA sont eux-mêmes des continents. Les peuples de cette région ont témoigné et témoignent de leur attachement à l'union. La crainte de « bouleversements incontrôlables » qu'impliquerait une dynamique unitaire est à l'origine d'un conservatisme stérile et contraire aux intérêts des populations. L'ère des micros Etats étant résolu, car tout investisseur potentiel investit pour un marché non pas de 25/30 millions d'habitants mais dépassant les 100 millions ce qui est le cas du Maghreb afin de favoriser les économies d‘échelle et être compétitif au niveau mondial. Aussi , je crois fermement, comme nous aurons l'occasion de le démonter avec plus de 40 personnalités maghrébines et européennes dans un ouvrage collectif en deux tomes que je coordonne avec mon ami Camille Sari professeur à la Sorbonne , devant paraître entre mars et avril 2 012, que la démocratisation de la région favorisera l'intégration maghrébine pont vers le Moyen orient et l'Afrique. L'avantage comparatif c'est-à-dire rentrant dans le cadre de la compétitivité internationale à l'heure de la mondialisation, du Maghreb n'est ni en Europe, ni aux USA, encore moins en Asie mais d'abord en son sein, puis en Afrique continent vierge source de toute les convoitises qui abritera 1,5 milliard d'âmes horizon 2025.En conclusion comme pour toute Nation, la Libye sera ce que les Libyens voudront qu'elle soit. (Suite et fin)