La cour de justice de Batna, instance d'appel, a préféré dimanche dernier ne pas trancher les affaires liées au trafic de ciment et a renvoyé l'affaire au 18 septembre. Ce dossier, qui a fait couler beaucoup d'encre dans les organes de la presse nationale, semble susciter toujours l'intérêt de l'opinion publique eu égard à l'ampleur du trafic de ce matériau précieux qu'est le ciment et compte tenu des nombreux enrichissements que cela suppose. Il s'agit, bien entendu, des spéculateurs qu'on peut qualifier de professionnels et figurant dans le dossier que traite depuis quelque temps la justice à Batna : On y retrouve pêle-mêle des entrepreneurs, des complices conscients ou inconscients sous-traitant leurs registres du commerce, des responsables et des cadres de banques publiques et de l'usine de la société Scimat sise à Aïn Touta (Batna). Toute une faune de spéculateurs ayant réussi diaboliquement à priver des dizaines de chantiers de construction de projets publics de grosses quantités de ciment. Ces quantités ont été placées dans les circuits du marché noir dont ils sont les seuls à avoir le secret mais que la gendarmerie, grâce à ses brigades d'enquête et d'investigations, a réussi à remonter et à démanteler. Du coup, les citoyens auto-constructeurs ont eu pour leurs frais : acquérir le sac de ciment à 800 DA ou carrément renoncer à la poursuite de la construction de leurs habitations familiales. Les quantités détournées de ciment ont été évaluées par les services de la justice à plus de 150 000 tonnes. Comme toujours, il y a eu recours à des registres du commerce dont certains se sont révélés faux ainsi qu'à de faux marchés publics. C'est cette technique d'escroquerie qui a pu permettre aux spéculateurs de détourner cette volumineuse quantité de ciment sur une période de trois années, et ce, avant 2010. Car depuis cette date et conséquemment aux enquêtes judiciaires des brigades de la Gendarmerie nationale qui a dû opérer dans plusieurs wilayas de l'Est et du Sud-Est, les services de la justice de Batna ont aussitôt enrôlé le dossier contenant plusieurs affaires à juger. Après les accusations portées à l'encontre de 63 personnes impliquées dans ce dossier, le tribunal d'Aïn Touta ( 35 km de Batna) avait statué en première instance sur ces affaires de spéculation en infligeant des peines jusqu' à cinq années de prison ferme. La cour en tant qu'instance judiciaire d'appel devra pour part se prononcer le 18 septembre sur les appels formulés contre les jugements de première instance.