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Sur la première rentrée à l'école
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Chacun de nous doit avoir gardé de sa première rentrée à l'école de vifs souvenirs, bons ou mauvais, tant c'est une journée de classe vécue dans la douleur pour un grand nombre d'entre nous.
Cela vient généralement des parents. Pour les enfants habitués à la rue, c'est une journée comme une autre ; mais pour ceux qui n'ont jamais quitté le giron familial par la faute des mères poules ou des pères trop rigides, c'est le calvaire. Les parents non conscients de leurs responsabilités n'ont jamais songé aux difficultés qu'ont les enfants à surmonter en passant du cocon familial à la froideur de l'univers scolaire. De la famille à l'école ou le choc des convenances La coupure brutale avec le milieu familial fait pleurer la plupart des enfants parce qu'ils sont gâtés ou qu'ils n'ont pas été préparés à la vie en milieu scolaire. Les parents qui en sont totalement responsables ne savent pas que l'enfermement prolongé produit des enfants timides, vulnérables, inadaptés sociaux, incapables de se défendre pour n'avoir pas fait l'expérience de la vie avec les enfants de leur âge, au moment opportun. Le jour de la rentrée est pour eux un drame : ils se roulent par terre, pleurent, s'arrachent les cheveux, n'hésitent pas à griffer ou à donner des coups de pied. Dans pareil cas, certains parents sensibles cèdent aux caprices de leurs enfants, surtout s'il s'agit de garçons uniques. Un ancien professeur dit avoir été ainsi. Il était fils unique au milieu de quatre sœurs, et il n'en faisait qu'à sa tête. Cet homme qui s'est avéré doué pour les études, a accumulé deux ans de retard. Il est rentré à l'école à 9 ans mais grâce à un vieil instituteur qui l'avait pris en charge avec douceur et à la manière d'un grand-père affectueux, il avait fait une excellente année. Et dans les mêmes conditions, le vieux maître l'avait suivi jusqu'en 4e année dans une vieille école dont les classes étaient éparpillées. « Moi, dit-il, j'ai passé ces 4 ans dans la même salle manquant de lumière et mitoyenne d'un salon de coiffure. Jamais je n'aurais accepté d'en faire autant avec le premier maître, grand de taille, violent et à la voix puissante. Quant au deuxième, il était arrogant et il n'hésitait pas à donner des coups de bâton de grenadier ou de gifles. Je faisais de la peine à mon père quand on venait me prendre de force pour me faire rentrer en classe. A chaque fois, je me retournais pour lui demander de m'en délivrer et il a accepté. Contrairement aux enfants de mon âge, j'ai fait deux ans d'école buissonnière ». Des cas similaires n'ont jamais été signalés chez les filles, les annales scolaires n'en signalent aucune. L'élément féminin n'a jamais refusé d'aller à l'école, c'est la famille qui l'a empêchée d'être scolarisée pour des raisons de mentalité rétrograde. Il nous a été donné de citer une fois la fillette d'un instituteur habitant dans l'école où son père exerçait. Elle avait soif d ‘instruction si bien qu'il lui arrivait de se faufiler parmi les garçons dans une salle de classe. Mais dès qu'on se rendait compte de sa présence au milieu des élèves, on la chassait en vertu des traditions qui lui interdisaient d'apprendre. Le père, pourtant instituteur, appliquait à la lettre l'interdiction. Elle avait l'esprit vif et la mémoire fidèle si bien qu'elle assimilait tout l'enseignement dispensé en sa courte présence. Soixante-dix ans après, deux générations après, les siens, enfants et petits-enfants, n'arrêtent pas de dire : « Dommage ! Si on l'avait laissée, elle aurait pu faire médecin de renommée ou professeur, étant donné ses prédispositions rares ». Quelques témoignages sélectionnés pour leur extravagance Le meilleur, c'est celui de Féraoun qui raconte en quelques pages comment il avait été vite débarbouillé pour aller, peut-être pieds nus et vêtu seulement d'une vieille gandoura, à l'école qui allait faire de lui un romancier dans une langue qui n'était pas sa langue maternelle. C'est dans « Le Fils du pauvre » qu'il rapporte l'événement déterminant dans sa vie. Mouloud Feraoun nous fait penser à Mohamed Choukri, romancier qui, lui, a travaillé presque en autodidacte pour devenir écrivain. Il n'a pas connu sa première entrée à l'école, son père l'ayant obligé à travailler dès 6 ans dans un bar de Tanger pour lui rapporter de quoi se payer des bouteilles d'alcool. A 18 ans, Choukri se sentant capable de se débrouiller seul, disparaît. C'est à cet âge qu'il a commencé à apprendre l'alphabet, puis à lire et à écrire. Son sérieux l'a conduit au succès. Revenons aux enfants qui entrent à l'école pour dire qu'ils sont bien plus capables d'imaginer des plans diaboliques pour ne pas aller en classe, à l'image de ce garçon de cinq ans qui a caché ses souliers dans un endroit que personne n'aurait pu imaginer : la poubelle. Dès que le moment de prendre le chemin de l'école arriva, les belles chaussures qu'il avait rêvé de porter avaient disparu. On raconte aussi qu'un enfant avait été privé de l'école sous le prétexte qu'il accompagnait son oncle au marché pour lui garder son cheval. Il est mort analphabète alors que ses camarades du même âge avaient fait de brillantes études. C'est un phénomène courant même de nos jours. Que de fois avons-nous vu des enfants prêter main- forte à leur père vendeur de moutons, au lieu d'aller à l'école ! Elever des moutons pour les vendre rend facilement milliardaire et enrichit beaucoup plus que l'école. C'est de cette manière qu'un père a pu éviter l'école à son petit enfant, berger dès sa plus tendre enfance en offrant souvent au directeur des gigots pour le faire taire, à une époque où personne n'avait le droit de s'absenter à l'école.

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