Le vernissage de l'exposition de photographie de l'artiste Medina Kermiche a eu lieu mercredi dernier à la cybergalerie de Didouche Mourad à Alger. Une exposition qui se poursuivra jusqu'à la fin de ce mois de septembre. Habituée aux espaces d'exposition, Medina Kermiche nous invite, cette fois, à une balade heureuse à travers l'intitulé de son exposition «Détails algérois». L'artiste est une grande passionnée de la capitale. Une ville qu'elle a dans les entrailles depuis sa naissance et qu'elle a voulu immortaliser à travers des clichés parlants. Titulaire d'une licence en histoire et passionnée depuis des lustres par la photographie, Medina Kermiche a choisi d'exercer un métier artistique puisqu'elle est infographe à l'ENAG. Elle propose une trentaine de photographies nostalgiques avec trente-deux scènes qui nous renvoient, incontestablement, à notre riche passé et notre patrimoine. Le regard est comme hypnotisé par les scènes de vie proposées. Elle parvient à en transporter plus d'un vers une époque révolue. Ces photos ont, en effet, cette puissance de conter et d'emporter tout intéressé vers des situations bien paisibles. Elle explique, à ce propos, que «prendre en photos artistiques Alger est devenu une mission difficile». En effet, comment photographier une ville comme Alger en voie de modernisation architecturale en gardant l'identité algéroise qui est en voie de disparition comme dans toutes les villes du monde en ces temps de mondialisation ?». Avec dextérité, elle offre des mosaïques multiples. Là, dans «El Kaâda», on admire un homme septuagénaire assis sur une marche d'escalier. Ses jambes sont croisées. Adossé contre des sacs en plastique, il semble détenir tous les secrets du monde. Comme l'indique son titre, «Jour de pêche» est un cliché brossant la physionomie et la dégaine d'un pêcheur. Ce dernier est sapé de son incontournable shanghai bleu, de son pull marin et de ses lunettes de soleil teintées sur la tête. Il s'attelle avec beaucoup de sérieux à dénouer les filets. «Surmenage» appelle à la fois à la réflexion et à la méditation. Le visiteur est face à un amas de pierres ressemblant aux pièces d'un puzzle. «J'ai essayé dans cette collection de ramener certains petits détails qui gardent, un peu, quelques souvenirs d'enfance et quelques parfums de notre adolescence qui a pu conserver quelques couleurs et quelques visages de notre passé», a-t-elle indiqué. Pour les besoins de son travail, Medina Kermiche a joué sur le clair obscur, une manière singulière de donner un cachet particulier à tout cliché pris instantanément. Dans chacune de ses photos, on a comme l'impression que Medina Kermiche se plaît à rappeler les techniques de peinture ou encore de dessin. Elle travaille en même temps avec le numérique et le cliché. Il est à noter que Medina Kermiche en est à sa quatorzième exposition de photographie et ce, depuis l'année 2004. Née en 1977 à Alger, elle nourrit une passion très aiguisée pour l'infographie, la caricature et l'écriture. Elle a publié plusieurs livres pour enfants et deux recueils de nouvelles. En outre, elle a participé ou animé des expositions collectives ou individuelles de photographies et de caricatures. En 2010, elle a participé à un workshop avec la collaboration de la GTZ (Allemagne) sur le thème «La diversité». Actuellement, elle s'attelle à fignoler des collections de photographies sur des thèmes artistiques différents.