Le président ivoirien Alassane Ouattara a ouvert, jeudi à Abidjan, un «dialogue républicain» de réconciliation avec les partisans de l'ex-chef d'Etat déchu Laurent Gbagbo pour tenter d'assainir le climat politique dans le pays, après la grave crise post-électorale. «Le dialogue républicain vient d'être lancé», a déclaré le président intérimaire du Front populaire ivoirien (FPI), Sylvain Miaka Ouretto, à l'issue d'une rencontre de plus d'une heure avec Alassane Ouattara au palais présidentiel d'Abidjan. Miaka Ouretto faisait partie d'une délégation de 14 personnalités proches de l'ancien régime conduite par l'ex-président du Conseil économique et social Laurent Dona Fologo. «Nous avons été reçu par le président Ouattara et nous avons abordé quatre questions», a précisé Laurent Akoun, membre de la délégation, citant la sécurité des biens et des personnes, l'Etat de droit et le fonctionnement des institutions, la réconciliation nationale et le jeu électoral. Sur la question du jeu électoral, «nous n'avons pas voulu perdre du temps et nous avons remis au président Ouattara un dossier», a ajouté M. Akoun qui a souligné la volonté de M. Ouattara de «faire avancer les choses». «Le dialogue politique est en marche, nous irons dans le sens de reconstruire le pays avec tous les acteurs, tous les fils de Côte d'Ivoire», a-t-il dit, en annonçant un prochain communiqué pour «donner plus de détails». Le FPI, dont une majorité de barons sont en résidence surveillée ou en exil, a décidé de suspendre sa participation aux travaux de la Commission électorale et menace de ne pas prendre part aux prochaines législatives, dénonçant un «déséquilibre» au sein de l'institution en charge des élections. Les élections législatives sont annoncées pour le 11 décembre. Le parti dénonce également une situation sécuritaire dégradée et une «chasse à l'homme» au sein des partisans du président déchu Gbagbo.