En réponse à la demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU, présentée la semaine dernière par Mahmoud Abbas, Israël vient de riposter par l'annonce de la construction de 1 100 logements supplémentaires pour des colons juifs à Jérusalem. Cette riposte a été initiée par un groupe de députés israéliens de droite, qui a adressé un courrier au Premier ministre israélien lundi, déclarant qu'en réponse à la candidature unilatérale d'Etat de l'Autorité palestinienne à l'ONU, Israël doit riposter en annexant la totalité des colonies de Cisjordanie comme faisant partie de l'Etat d'Israël. L'appel intervient au moment où la municipalité israélienne de Jérusalem s'apprête à approuver la construction de 1 100 nouveaux logements coloniaux sur la terre palestinienne, dans la colonie de Gilo (près de Beit Jala), un quartier de peuplement situé sur la plus haute colline de Jérusalem et érigé par Israël sur des terres annexées lors de la guerre de 1967. Le projet de nouvelles constructions coloniales à Gilo a reçu un accord préliminaire de la municipalité israélienne de Jérusalem, et a été soumis au Fonds national juif, propriétaire de 90% de la terre en «Israël», pour une période de 60 jours de consultation publique, après laquelle il est vraisemblable qu'il obtiendra l'accord final et la nouvelle construction commencera. Les députés israéliens de droite qui ont présenté la lettre lundi au Premier ministre ont recommandé que le gouvernement israélien annexe officiellement plus de la moitié de la Cisjordanie, qui a été occupée par les forces israéliennes en 1967 mais reste territoire palestinien. Cette annexion laisserait aux Palestiniens 13% de leur terre originelle, découpée en îlots séparés, ou réserves. Dans leur lettre, les députés écrivent : «Le dommage international qu'Israël pourrait subir au lendemain du vote à l'ONU est beaucoup plus faible que celui qu'il subirait s'il ne suit pas le principe que vous avez édicté il y a dix ans – s'ils donnent, ils auront ; s'ils ne donnent rien, ils n'auront rien –, rapporte le site du Centre international de presse du Moyen-Orient. Cela fait référence à l'Autorité palestinienne et aux Accords de Camp David de 2000, au cours desquels les négociateurs israéliens ont essayé d'obliger les Palestiniens à abandonner leurs droits reconnus internationalement, dont le droit à la liberté de circulation, le droit au retour des réfugiés et le droit de vivre dans un Etat défendable avec des frontières clairement définies. Les députés israéliens, principalement du parti de droite Kadima, ont également appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à couper toute l'aide financière aux Palestiniens en provenance des bailleurs internationaux mais qui doit passer par Israël pour les taxes, pour accélérer la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie et à l'Est de Jérusalem occupée, pour empêcher toute construction palestinienne en Cisjordanie. Ils lui demandent également d'annuler toutes les cartes VIP des dirigeants palestiniens qui leur permettent une circulation plus aisée aux plus de 500 checkpoints intérieurs tenus par l'armée israélienne dans toute la Cisjordanie. Ainsi, après avoir rejeté l'initiative palestinienne, qu'il considère comme une esquive des pourparlers de paix, Israël poursuit sa spoliation des terres palestiniennes. L'ONU et les Etats-Unis ont rapidement fait part de leur opposition à ces nouvelles constructions.