Pour accéder à la salle des fêtes de la Crête de Draria, il fallait passer par plusieurs barrages de contrôle. Un climat inhabituel pour les paisibles citoyens de cette paisible commune. Habitués aux cortèges des fêtes de mariage qui se déroulaient dans la belle salle du quartier de la Crête, les habitants étaient étonnés de découvrir jeudi un dispositif sécuritaire impressionnant. Les voitures portent des immatriculations de presque toutes les wilayas d'Algérie. Chaque conducteur de véhicule transportant des participants se devait de présenter un badge et chacun des passagers aussi. La tension était à son paroxysme. C'est aussi le siège du quartier général des authentificateurs, un lieu devenu historique pour les redresseurs du FLN en 2011 comme l'a été Djelfa en 2003. Cette réunion ou conférence vient démentir toutes les a priori et lever les doutes qui existaient. C'est aussi en ces hauts lieux qu'est élu le siège du «FLN authentique» par les dirigeants des authentificateurs. L'un des officiers de police assurant la sécurité à qui nous avions posé la question sur le pourquoi de tout ce déploiement nous répondra : «C'est pour assurer la sécurité de ceux qui ont une autorisation pour se réunir.» «Nous avons des informations que des groupes mobilisés par les mouhafedhs du FLN de certaines wilayas sont en route vers cette réunion pour la bagarre.» De notre côté, cela ne faisait que confirmer que des bus transportaient des personnes zélées, des jeunes mobilisés et rémunérés pour gêner et faire capoter la tenue de la réunion ou conférence constitutive ou d'affirmation d'appartenance. Aucun de ces bus que nous avions doublé en cours de route n'est arrivé à destination. Nous n'avons pas remarqué la présence de ces bus et les seuls bus qui traversaient le village sont de la localité. Après toutes les péripéties du voyage et les vérifications lors des trois ou quatre barrages où nous devions présenter nos cartes de presse et le badge du véhicule, on pénètre dans la salle des fêtes où plus de six cents personnes sont installées. Les accolades et les embrassades nous laissent déduire qu'une grande partie des représentants des mouhafadhas des authentificateurs de wilayas se connaissait déjà. Avant d'accéder à la salle, notre attention a été attirée par un groupe bruyant portant les posters de Belkhadem et celui du président de la République et scandant : «Bouteflika raïssouna, Belkhadem aminouna et el Djebha hizbouna». Avant le lancement des travaux et l'ouverture officielle de la séance, tous les participants entonnent l'hymne national. La salle des fêtes de la Crête vibre. Les spéculations vont bon train depuis que Belkhadem a voulu lors de ses différentes sorties faire valoir que que Salah Goudjil était mû par une ambition personnelle, lequel vient de démontrer qu'il est le guide des redresseurs. Ce qui est sûr c'est que Belkhadem soit il a été induit en erreur par les rapports de ses mouhafedhs, soit qu'il faisait preuve d'autosuffisance. L'argent des intrus ne ferait plus le poids devant la volonté des militants authentiques du FLN et des jeunes. D'ailleurs, le bureau proposé pour diriger les travaux était constitué par des noms connus du grand public et à chaque énoncé d'un nom des membres c'est l'ovation. Djamel Mekkaoui, le mouhafedh des redresseurs du FLN de Djelfa, un membre de la mouhafadha de Saïda et deux femmes dont nous n'avons pas pu retenir les noms représentent-ils le nouveau visage du FLN ?