Les cambistes étaient en alerte hier matin après la mise en garde du ministre japonais des Finances Jun Azumi, qui a prévenu que Tokyo pourrait intervenir sur le marché des changes pour tenter, une fois de plus, d'enrayer la hausse du yen qui menace la reprise de l'archipel nippon. La croissance des exportations japonaises a certes ralenti moins qu'attendu au mois de septembre, ont montré des chiffres publiés hier par le ministère des Finances, mais les économistes préviennent que la conjugaison d'un yen fort et de la persistance de la crise de la dette en Europe pose des risques élevés sur la demande externe. La Banque du Japon (BoJ), qui se réunit jeudi, va probablement abaisser ses prévisions économiques en raison du ralentissement de la croissance mondiale tout en maintenant intacte sa politique monétaire. Le statu quo dans la politique monétaire japonaise risque toutefois de ne pas suffire pour contenir la hausse du yen, ce dernier continuant de faire figure de valeur refuge en temps d'incertitude. « La parité dollar/yen a fortement reculé, jusqu'à une fourchette comprise entre 75 et 76 yens, dans un laps de temps très court. C'est complètement spéculatif et cela ne reflète pas du tout les fondamentaux. C'est regrettable », a déclaré Jun Azumi à des journalistes. « Si cette trajectoire devient excessive, il nous faudra prendre des décisions fermes. » Le yen fort aura un impact majeur sur le secteur japonais des exportations, a-t-il ajouté, visant tout particulièrement l'industrie automobile. Les propos de Jun Azumi surviennent après que le dollar a touché vendredi un plus bas historique à 75,78 yens sur la plateforme EBS.