L'euro accentuait sa baisse face au dollar hier , dans un marché fébrile avant la réunion de politique monétaire mensuelle de la Réserve fédérale américaine (Fed), sur fond de signes de ralentissement de la reprise économique aux Etats-Unis. Vers 13H00 GMT (15H00 HEC), la monnaie unique cotait 1,3130 dollar contre 1,3227 dollar lundi vers 21H00 GMT. L'euro baissait également face à la monnaie nippone à 113,00 yens contre 113,60 yens lundi soir. Le dollar se reprenait pour sa part face à la devise japonaise à 86,07 yens contre 85,87 yens lundi soir. "Les marchés semblent peu disposés à beaucoup bouger avant la réunion" du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), observait Daragh Maher, analyste chez Crédit Agricole CIB. "Le principal risque à l'approche du FOMC est que les investisseurs ont largement intégré dans leurs échanges la possibilité d'une annonce par la Fed de nouvelles mesures de soutien" à l'économie américaine, expliquaient les analystes de BNP Paribas. Et si les conclusions de la Fed ne sont pas à la hauteur des attentes, le dollar pourrait en faire les frais, prévenaient les analystes. Cependant, la Fed devrait laisser sa politique et son discours inchangés, nerveuse à l'idée que toute modification "pourrait être surinterprétée comme un signe d'inquiétude profonde sur la santé de l'économie (américaine), et ainsi peser sur la reprise économique et la confiance des marchés", estimait de son côté Daragh Maher. Pour Jane Foley, du cabinet Forex.com, l'absence de nouvelles mesures pourrait soutenir le billet vert à court terme, avant de fournir aux cambistes une opportunité d'achat d'euro à bon compte. Depuis la fin du mois de juin, une série d'indicateurs décevants aux Etats-Unis a alimenté des spéculations sur la mise en place de nouvelles mesures de soutien par la Fed pour éviter un possible ralentissement de la reprise de la première économie mondiale. La Banque centrale du Japon (BoJ) a de son côté opté pour un statu quo monétaire, pour soutenir la lente reprise du pays dans un marché handicapé par la baisse des prix (déflation). En outre, le gouverneur de l'institution, Masaaki Shirakawa, a assuré que la BoJ suivait de près le marché des changes, alors que des analystes jugent la posture de la BoJ trop passive face au risque que représente la récente hausse de la monnaie japonaise, qui rend moins compétitives les entreprises exportatrices japonaises. "Les mouvements de devises font partie des facteurs qui affectent l'économie. Mais ils ne déterminent pas directement la politique monétaire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Le ministre japonais des Finances a souligné à nouveau que les mouvements brusques de change n'étaient pas bons pour l'économie, sans toutefois durcir le ton par rapport à ses précédentes mises en garde. Le ministre de l'Economie a jugé de son côté que la hausse de la devise japonaise pourrait ne pas durer longtemps. "Il semble qu'ils (la BoJ) souhaitent toujours attendre de voir avant d'intervenir, et notamment ils souhaitent connaître le résultat de la réunion du FOMC", commente Takeshi Minami, chef économiste à Norinchukin Research Institute. "Ils semblent un peu plus optimistes sur l'économie que le consensus du marché", ajoute-t-il. Comme attendu, la banque centrale du Japon a décidé à l'unanimité de conserver ses taux d'intérêt à 0,1%. Elle a également maintenu son diagnostic de l'économie et souligné que l'impact des difficultés budgétaires de certains pays européens sur les économies japonaise et mondiale devait être surveillé. Les signes de difficulté de l'économie américaine ont fait reculer le dollar face au yen, assombrissant les perspectives de croissance japonaise et accentuant la pression sur la banque centrale pour assouplir sa politique déjà très accommodante. Le gouvernement japonais a réaffirmé mardi que l'économie se redressait progressivement mais un haut responsable de l'exécutif a prévenu que la récente appréciation de la devise nationale était brutale et pénalisante pour la croissance. En Chine, le ralentissement de la reprise des exportations en juillet a "alimenté les spéculations sur le fait que la Banque centrale chinoise devrait maintenir l'appréciation (du yuan) sous contrôle afin de stimuler les ventes" de ses produits à l'export, notaient les courtiers d'ETX Capital. Vers 13H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 83,38 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,5742 dollar. La devise helvétique perdait aussi du terrain face à l'euro à 1,3903 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0590 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1.196,75 dollars au fixing du matin contre 1.203 dollars lundi soir. Le yuan chinois a terminé à 6,7721 yuans pour un dollar contre 6,7674 yuans la veille.