Treize membres civils et militaires des forces de l'Otan en Afghanistan ont trouvé la mort samedi à Kaboul dans un attentat suicide dont le bilan est sans précédent pour les troupes étrangères déployées depuis 2001. Parmi eux, figurent plusieurs Américains et un Canadien. «Cinq militaires de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et huit employés civils sont décédés après un attentat-suicide à la voiture piégée, aujourd'hui à Kaboul», indique leur état-major dans un communiqué. L'armée canadienne a fait savoir que l'un de ses hommes figurait parmi les tués. Le Pentagone, qui avait dans un premier temps indiqué que toutes les victimes de l'Isaf étaient Américaines, a ensuite annoncé que leurs identités allaient être vérifiées. De son côté, le ministère afghan de l'Intérieur fait état de trois civils et d'un policier tués. L'attentat a été revendiqué par les talibans, qui ont précisé avoir utilisé un véhicule 4x4 transportant 700 kg d'explosifs. Il a été commis à Darulaman, quartier de l'Ouest de la ville, non loin du musée national et de l'ancien palais royal, aujourd'hui en ruine. Le secteur visé abrite également plusieurs ministères ainsi que des bases militaires étrangères et de l'armée nationale afghane (Ana). «Notre ennemi commun continue à recourir aux attentats-suicides pour tuer des Afghans innocents — des pères des mères, des fils et des filles —, ainsi que des membres de la coalition qui se sont portés volontaires pour les protéger», déplore le général John Allen, commandant en chef de l'Isaf, dans un communiqué. Les Etats-Unis restent décidés à poursuivre «la traque agressive de l'ennemi», a par ailleurs déclaré un porte-parole du secrétaire à la Défense, Leon Panetta. A Paris, le gouvernement français a condamné «avec la plus grande fermeté» l'attentat. «La France salue la mémoire des soldats des pays alliés qui ont fait le sacrifice de leur vie dans le cadre de la mission de l'Isaf pour ramener la paix en Afghanistan.»