Les représentants de plusieurs pays ont fortement critiqué mardi à l'Assemblée générale de l'ONU, le fonctionnement du Conseil de sécurité et l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur les changements à apporter pour une représentation équitable. Intervenant au nom du Groupe des Etats d'Afrique, le représentant de Sierra-Leone a relevé l'injustice faite à l'Afrique qui représente 70% des décisions du Conseil de sécurité tout en étant sous-représentée. La réforme du Conseil de sécurité, a-t-il souligné, doit traduire la volonté commune des deux tiers des Etats membres de l'ONU. Conformément au Consensus d'Ezulwini et à la Déclaration de Syrte, le continent africain réclame deux sièges permanents avec toutes les prérogatives qui s'y rattachent, y compris le droit de veto et cinq sièges non permanents, a-t-il souligné. A ce sujet, le représentant de l'Algérie, M. Mourad Benmehidi, a rappelé l'attachement de sa délégation à la position africaine telle qu'énoncée dans le Consensus d'Ezulwini pour l'attribution de pas moins de deux sièges permanents, avec tous les privilèges et droits inhérents à cette catégorie, y compris le droit de veto, ainsi que deux nouveaux sièges non permanents à l'Afrique. Au nom du Mouvement des pays non alignés, le représentant de l'Egypte a aussi mis l'accent sur l'injustice historique faite à l'Afrique pour appeler à une réforme du Conseil de sécurité qui améliore la représentation du continent. Dans ce sens, il a appuyé les propositions du Consensus d'Ezulwini et de la Déclaration de Syrte, selon lesquels l'élargissement de la seule catégorie des membres non permanents n'est pas une option pour l'Afrique et que le droit de veto doit être accordé à tous les nouveaux membres permanents. Il a prévenu que les Etats d'Afrique pourraient demander plus de sièges permanents et non permanents s'ils voient que des régions plus petites obtiennent plus de sièges que ne l'exige leur taux de représentation. Dans son intervention, le représentant de la Tunisie a affirmé que le Conseil de sécurité ne doit en aucun cas devenir le club privé de pays aux privilèges spéciaux, considérant que ce serait là un danger pour les résolutions qu'il adopte. La Tunisie, a expliqué le représentant, appuie la position de l'Union africaine telle que reflétée dans le Consensus d'Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Ils est temps de remédier à la situation actuelle qui prive depuis toujours le continent africain d'une présence permanente au Conseil de sécurité, a-t-il insisté. Pour sa part, la représentante des Etats-Unis s'est dite favorable à l'élargissement du Conseil d'une manière qui ne diminue en rien son efficacité, soulignant que son pays appuie un élargissement du nombre des membres permanents et non permanents. Elle a, toutefois, estimé que l'élargissement de la catégorie des membres permanents devrait se faire au cas par cas, et que les Etats-Unis ne sont pas prêts à appuyer une réforme qui modifie la structure actuelle du droit de veto.