Encore une fois, la pomme de terre fait parler d'elle. Ecoulé à 60 DA le kg, ce tubercule, réputé être l'aliment de base du pauvre, continue à faire l'objet de spéculation. Cette situation n'est que la conséquence des pénuries organisées par des mains de maître, une poignée de mafiosos du circuit de commercialisation et de distribution de fruits et légumes, qui régentent l'offre et la demande en mettant main basse sur les marchés. Tout le monde sévit impunément et selon son bon vouloir. La pomme de terre est devenue un «légume royal». Le prix de la pomme de terre ne cesse de grimper pour atteindre, durant la période de l'Aïd El Adha, le prix plancher de 60 DA et 70 DA le kilogramme alors qu'elle est de qualité douteuse et ramollie par une longue conservation frigorifique. Un glissement de prix impensable il y a une quinzaine de jours quand ce produit de première nécessité coûtait 40 DA le Kilogramme. Une inflation jamais égalée qui risque de faire des émules. Déjà la tomate commence à jouer au même jeu et se distingue par une hausse de plusieurs dinars, puisque de 60 DA le kg, elle est passé à 90 DA, et ce en l'espace d'une semaine. Au point où même les petits marchands de légumes habitués au commerce de ce tubercule expriment leur désapprobation sur cette escalade. Que dire de l'oignon, de la carotte, de la salade, de la courgette de l'haricot vert. Et si les prix de tous les produits se mettaient à valser. Est-ce un test pour la population ? Certainement si le pouvoirs publics ne réagissent pas car cette flambée qui risque d'atteindre d'autres produits. L'Etat doit intervenir pour réguler le marché des fruits et légumes qui ne semble pas obéir à ses propres lois. Car la spéculation a été mise à nu dans la wilaya de Boumerdès durant l'année écoulée (mois d'octobre 2006) où 40 000 tonnes de pomme de terre ont été découvertes emmagasinées dans des chambres froides. Et combien d'autres milliers de tonnes illégalement stockées à Alger, Blida, Oran, Constantine, Annaba et dans d'autres villes ? La pénurie de la pomme de terre n'existe pas. C'est une rareté organisée, non acyclique ou née de conditions météorologiques exécrables. En attendant la prochaine récolte de la pomme de terre d'Oued Souf, les prix ne vont certes pas baisser. Le sujet des discussions actuellement des ménages est la pomme de terre, le lait, le mouton. En effet, ces messieurs l'on taxée à 60 DA, puis 70 et 80 DA au souk H'lima. La pomme de terre continue d'afficher 70 DA le kg, alors que celle d'importation reste introuvable sur les étales. Qui dit mieux ! Quant à la viande blanche, elle se vend 280 DA le kilogramme. Le consommateur doit-il continuer à être le dindon de la farce ? Et doit-on continuer de subir les conséquences de l'insouciance, de la négligence et surtout de l'incompétence ? Depuis l'instauration de la loi du marché et de la liberté des prix, les hausses vertigineuses, les flambées des prix surtout en ce qui concerne les produits de première nécessité ne cessent d'affecter d'une manière alarmante le pouvoir d'achat du citoyen qui déjà se situe à un seul critique. Le prix de la pomme de terre risque encore d'augmenter. Il faudra que les responsables sévissent durement pour remédier à cette anarchie et dissuader les spéculations qui ne reculent devant rien pour assouvir leur désir se remplir les poches.