Plusieurs bombes ont été lâchées vendredi dernier par un avion des forces de l'armée du Soudan sur un camp de réfugiés dans la région au Soudan du Sud. Ce camp, situé dans l'Etat d'Unity, se trouve près d'un camp de l'armée de libération du peuple du Soudan (SPLA). Cet acte criminel a été vivement condamné par le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève. «Heureusement, il n'y a pas eu de victimes dans le camp et nous vérifions la situation dans les communautés environnantes», a-t-il déclaré, en soulignant la préoccupation du HCR quant à l'escalade des tensions dans les zones frontalières entre le Soudan et le Soudan du Sud où des milliers de civils ont été déracinés depuis juin à cause des combats. «Il y a aussi des informations cette semaine faisant état du bombardement du village de New Guffa dans l'Etat du Haut Nil, au Soudan du Sud, ayant entraîné des décès parmi les civils», a-t-il affirmé. A ce titre, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a déclaré dans une note à la presse, publiée jeudi, que l'ONU est très préoccupée du fait que des bombes soient lâchées dans une zone où des milliers de réfugiés sont rassemblés. Ces derniers, rappelle-t-on, ont fui la violence dans les Etats du Kordofan méridional et du Nil bleu. «Il est crucial que les deux parties prennent immédiatement toutes les mesures pour protéger la vie des civils», a-t-il préconisé. De son côté, la représentante spéciale de l'ONU au Soudan du Sud, Hilde Johnson, avait indiqué vendredi au conseil de sécurité que la Minuss avait déplacé les employés de l'ONU ainsi que d'autres organisations non gouvernementales qui se trouvaient dans la zone du camp. Pour sa part, et suite au bombardement du camp en question, le Haut commissaire, Mme Navi Pillay, du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme (HCDH), a condamné cet acte et réclamé une enquête. «Une enquête indépendante, crédible et approfondie est nécessaire pour établir les circonstances précises de ce bombardement aérien», a-t-elle estimé, poursuivant : «Et s'il est établi qu'un crime international ou une violation grave des droits de l'homme a été commis, il faut que les auteurs soient traduits en justice». La responsable du HCDH a appelé les deux parties responsables impliquées dans les combats qui se poursuivent dans l'Etat du Kordofan méridional, au Soudan, à cesser les attaques contre les civils. Quant au secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, il a prononcé un discours devant les Etats membres du conseil de sécurité, relatant sa visite au Soudan et au Soudan du Sud ainsi que la situation alarmante que vivent les civils des deux pays. «Il est absolument impératif que les deux gouvernements prennent les mesures nécessaires pour faire baisser la tension, garantir que la vie des civils est protégée et reprendre un dialogue pacifique», a-t-il sommé. Le camp de Yida accueille plus de 20 000 réfugiés qui ont fui récemment la violence dans les montagnes de Nuba, dans l'Etat du Kordofan méridional, qui fait partie du pays voisin, le Soudan.