Les travaux du colloque international «Poésie des gens du désert» ont été ouverts vendredi à Tamanrasset, donnant ainsi le coup d'envoi des activités de la 3e rencontre internationale d'Imzad (instrument de musique traditionnel monocorde). Organisée par l'association «Sauvez l'Imzad», en partenariat avec l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), le colloque, animé par des chercheurs, anthropologues, ethnologues, universitaires et musiciens, nationaux et étrangers, traite notamment de la poésie dans la culture des gens du désert, notamment touarègue et saharienne, les thèmes chantés, les sources d'inspiration et tout le substrat culturel et identitaire véhiculé. Intervenant à cette occasion, Mme Souad Bendjaballah, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, a mis en exergue l'importance de ce type de rencontres pour l'ancrage et la préservation de ce patrimoine millénaire, en tant qu'élément identitaire authentique et ainsi, l'assurance de sa pérennité. S'exprimant devant de nombreux invités, dont des représentants diplomatiques accrédités en Algérie, elle a également indiqué que l'introduction d'une filière d'enseignement consacrée à l'anthropologie au niveau du centre universitaire de Tamanrasset, fera l'objet d'une étude prochaine par le département ministériel qu'elle représente. Pour la secrétaire générale du ministère de la Culture, Mme Dalila Djahdou, ce 3e festival de l'Imzad (11-18 novembre) est une occasion de conforter la femme targuie dans son rôle de dépositaire d'un pan du patrimoine millénaire de la région. Il appartient, dit-elle, de la réhabiliter dans cette mission, au regard de l'apport qui a longtemps été le sien dans la préservation du patrimoine, matériel et immatériel, des populations de la région. Les conférences programmées lors de ce colloque ont pour intitulés, entre autres, «Poèmes de l'errance et splendeurs du désert», «Vies des poètes, l'Anthro-pologie de la Personne au service de l'Ethno-Poétique touarègue», «Poésie et identité, les divers genres poétiques touaregs», «Une poésie de la solitud » et «Des poètes-chanteurs traditionnels aux guitaristes actuels, qu'en est-il de l'art poétique et musical touareg au Niger ?» En marge des travaux du colloque qu'abrite la maison de la Culture de Tamanrasset, se tiennent d'autres activités retenues dans le cadre de cette 3e rencontre internationale d'Imzad, où «les populations de l'Ajjer et l'Ahaggar, de l'Aïr et de l'Adrar des Ifgohas se rencontrent pour un festival exceptionnel», indiquent les organisateurs. «Dar Imzad» (maison de l'Imzad) a été inaugurée sur l'axe routier menant vers le majestueux mont de l'Assekrem. Elle accueillera, à l'occasion de ce festival, les divers concours d'imzad et poésies (joutes oratoires et concerts d'Imzad), des concours de Messas n'Imzad (la plus belle jeune joueuse d'Imzad), et de Tindé, ainsi que des concours de Takouba (danses de l'épée), de danses et chant du baroud, de Tazemart (flûte traditionnelle), et des concours Iswat (chorale de femmes dansée par des hommes).