L'Etat ne semble pas avoir trouver la bonne formule pour remettre à point le groupe Sonatrach, notamment après les scandales et l'incontournable affaire de Chakib Khalil, ex- ministre de l'Energie et des Mines, l'ayant secoué et dont les auteurs se trouvent actuellement soit derrière les barreaux ou bien absents de la scène nationale. Nouredine Cherouati vient de se voir destitué de son poste de Président directeur général du groupe Sonatrach pour être remplacé par Abdelhamid Zerguine ; une décision prise par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et annoncée par l'actuel ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, jeudi dernier à Alger. Le limogeage du «gendarme» de Sonatrach, survenu 24 heures après les déclarations plutôt confiantes de l'ex-PDG, met l'accent sur les désorganisations au niveau décisionnel concernant le poumon économique de l'Algérie, il s'avère à travers cet épisode qu'en Algérie la gouvernance est malheureusement sujette à des pressions occultes difficilement localisables étant donné que la rumeur est devenue un instrument de gestion des crises internes. Dans le cas précis du limogeage de M. Cherouati, il est avéré que le vieil adage «qu'il n'y aurait pas de fumée sans feu» se confirme aux dépens d'un gestionnaire à qui on a demandé lors de sa prise de fonction de remettre de l'ordre dans une gestion qualifiée de chaotique par les hauts responsables politiques et du secteur des hydrocarbures. Ce nouveau chapître dans l'histoire de cette institution d'Etat algérien, ne déroge pas à la règle des successions inopinées et mystérieuses des administrateurs. Depuis le départ de Chakib Khalil et de l'ancien P-DG Mohamed Meziane, les informations les plus contradictoires circulent à propos de l'instabilité concernant la gestion de Sonatrach. L'ex-PDG, aurait rencontré des réticences sérieuses pour mener à bien l'assainissement financier et mettre un frein à des privilèges qui se sont longtemps accommodés avec la politique du passe-droit. En dépit des appréciations favorables de la part de son remplaçant Abdelhamid Zerguine qui a souligné que M. Cherouati a pris ses fonctions à Sonatrach dans des conditions extrêmement difficiles, nous avons relevé les déclarations du ministre Youcef Yousfi stipulant que cette nouvelle nomination obéit aux objectifs tracés par son département. Ce nouveau changement dans la gestion de ce premier groupe énergétique africain constitue, selon le premier responsable du secteur, une nouvelle impulsion au groupe visant à augmenter les réserves des hydrocarbures de l'Algérie, construire une industrie pétrochimique de haut niveau, renforcer les capacités de Sonatrach dans le domaine des services pétroliers, développer les techniques de production et de commercialisation des hydrocarbures et améliorer de manière permanente la gestion interne, notamment la ressource humaine, les finances, et l'audit et enfin de rester à l'écoute des travailleurs de l'entreprise en améliorant leurs conditions de travail. Des objectifs qui doivent être mis en œuvre par Abdelhamid Zerguine durant les prochaines quatre années de son mandat de P-DG.