Le procureur de la République de Tizi Ouzou a demandé, dimanche, l'application de la loi dans l'affaire opposant M. Aoudj Mohand Akli, cadre écarté du parti de Saïd Sadi, au président du bureau régional de cette formation politique, Hamid Maakni. L'élu à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou, et ex-président de la commission environnement et aménagement du territoire, est poursuivi pour «avoir divulgué sur le site internet du parti, des informations» que le plaignant juge «diffamatoires, calomnieuses et dénuées de tout fondement», qui a été, pour rappel, suspendu à la mi-septembre dernier par la direction de son parti pour «indiscipline et compromission avec l'administration». A la barre, le plaignant s'est dit diffamé par les informations contenues dans le communiqué rendu public le 20 septembre dernier sur le site du parti, notamment celle se rapportant à sa condamnation par le tribunal d'Azzazga, en 2007, à deux années de prison ferme. «J'ai été acquitté par la cour de Tizi Ouzou lors du procès en appel», a-t-il souligné. Hamid Maakni, le président du bureau régional de Tizi Ouzou du RCD, a, quant à lui, rappelé au magistrat que le site internet du parti diffuse quotidiennement des communiqués et autres déclarations se rapportant à l'activité du parti. A la question de savoir si oui ou non il a été l'auteur de l'écrit pour lequel il est poursuivi, le responsable a indiqué que le RCD «assume pleinement tout ce qui est publié sur son site». Dans sa plaidoirie, l'avocat du plaignant a demandé non pas une quelconque réparation matérielle mais plutôt «un rétablissement de la vérité aussi bien s'agissant de ses antécédents judiciaires que les marchés juteux dont a bénéficié le cabinet d'architecture ADS Progress dont il est associé». Pour sa part, le collectif d'avocats du président du BR régional de Tizi Ouzou du RCD a considéré que ce procès n'a pas lieu d'être tant l'accusation ne repose sur aucun fondement. «Nous défions quiconque sera en mesure d'identifier l'auteur de l'écrit en question.». «Le document attestant que le plan de transport conçu pour décongestionner la ville de Tizi Ouzou a été réalisé sans contrepartie aucune (gratuitement) par le bureau d'études ADS Progress n'est autre que de la corruption passive», ont-ils poursuivi. Dans un communiqué rendu public avant-hier en fin de journée, le BR de Tizi Ouzou du RCD a estimé que le plaignant, M. Aoudj «n'est que l'instrument» dans ce procès. Le RCD «rappelle, à l'occasion, que cet architecte a été exclu de ses rangs pour des comportements contraires aux valeurs fondatrices du Rassemblement». Le RCD Tizi-Ouzou dit «saisir cette opportunité pour réaffirmer haut et fort, encore et toujours, que ses valeurs fondatrices sont au-dessus de tous. Celles et ceux qui seront tentés, à l'intérieur de ses rangs, de s'adonner à des pratiques contraires à l'éthique, seront débusqués et dénoncés publiquement».