Chômage, crise du logement, marginalisation sont autant de points cruciaux qui reviennent dans la plate-forme de revendications des citoyens des différentes régions de la wilaya de Bouira. Chacun son mode d'action, rassemblements, sit-in, fermeture d'institutions étatiques à l'instar des sièges de daïra, APC, recette, ADE, Poste, d'axes routiers, et même l'autoroute Est-Ouest n'a pas été épargnée. Autant de méthodes pour faire valoir leurs droits pour une vie décente avec un minimum vital, soit un travail, un toit et quelques commodités. Pour certains, c'est le seul moyen de se faire écouter des autorités (administration et élus). Après les citoyens de Bir Ghbalou en octobre dernier, suivis par ceux de Sour El Ghozlane, depuis le début de la semaine écoulée, la grogne s'est propagée dans d'autres contrées de la wilaya. A Bechloul, daïra distante de 20 km à l'est de Bouira, les villageois de Chréa et Taghzout après avoir procédé à la fermeture du siège de l'APC d'Ouled Rached pendant deux semaines, ne voyant rien venir — aucun responsable n'a daigné les rencontrer pour essayer de comprendre les raisons de leur colère — , se sont rendus à Bechloul pour procéder à la fermeture du siège de la daïra. Les villageois, qui dénoncent leur marasme quotidien qui perdure depuis l'indépendance, selon leurs dires, revendiquent, entre autres, l'alimentation en eau potable et en naturel et l'assainissement. Ils se sont même déplacés au chef- lieu pour tenir un sit-in devant le siège de la wilaya, comme ultime recours. A Kadiria, des jeunes chômeurs ont procédé à la fermeture des sièges de la daïra, APC, Poste, recette ADE, avant de fermer l'autoroute Est-Ouest pour exiger des autorités l'ouverture d'une agence d'emploi afin de bénéficier des différentes offres qui atterrissent à l'agence de Lakhdaria et que ne profiteraient qu'aux seuls chômeurs de cette région. Les étudiants revendiquaient le transport universitaire vers l'Université Akli-Mohand Oulhadj de Bouira, et aussi l'ouverture d'une bretelle sur l'autoroute, un hôpital, le bitumage de la route. Au chef-lieu de la wilaya, les commerçants de la rue principale Gallia Rahim, qui occupent des locaux vétustes qui datent de l'ère coloniale, ont reçu des décisions de justice les sommant de quitter les lieux sous huitaine afin de procéder à la démolition des locaux et la réalisation d'autres. Une décision que ces derniers désapprouvent et l'ont fait savoir en organisant d'abord un rassemblement devant le siège de l'APC puis devant celui de la wilaya. En l'absence d'interlocuteurs, lesits commerçants ont barricadé la rue principale au moyen des pneus incendiés et pierres. La police est intervenu pour libérer la voie publique, non sans heurts. En effet, un officier de la police a été blessé à la tête par un projectile, mais heureusement sans gravité. Une délégation a été finalement reçue par le premier magistrat de la wilaya pour essayer de trouver une solution à cet épineux problème. Toujours au chef-lieu de wilaya, des jeunes qui travaillaient dans le cadre du pré-emploi ont tenu un rassemblement devant le siège de la wilaya, brandissant des banderoles sur laquelle on peut lire «pré-emploi=pré-chômage» ou «formés pour devenir chômeurs». Ils ont dénoncé le manque de considération de l'administration à leur égard. Des citoyens de Ouled Lekhel, commune d'Aïn Bessam, ont procédé à la fermeture de la route menant d'Aïn Bessam à El Hachimia pour dénoncer la hausse des prix de transport décidée unilatéralement par les transporteurs. Ce n'est pas la première fois que des citoyens protestent contre la hausse des prix de transport de voyageurs, décidée sans l'aval des services de la DTW de Bouira.