Répliquant au mandat d'arrêt lancé par la justice kenyane contre le président Omar El-Bachir, le Soudan a demandé à l'ambassadeur du Kenya de quitter immédiatement le Soudan. Sans attendre la décision du Kenya, le Soudan a également demandé à son ambassadeur au Kenya de quitter ce pays et de retourner au pays. Omar El-Béchir est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide et crimes contre l'humanité au Darfour. Le gouvernement soudanais a ordonné à l'ambassadeur du Kenya de quitter le pays dans un délai n'excédant pas les 72 heures, a déclaré à la presse le porte-parole des Affaires étrangères. Nous avons également demandé à notre ambassadeur de quitter le Kenya et de rentrer à Khartoum, a ajouté le porte-parole. Un juge kenyan a lancé lundi un mandat d'arrêt suite à une requête de la branche kenyane de la Commission internationale des juristes (ICJ Kenya). Selon cette organisation, le Kenya, ayant ratifié le traité fondateur de la CPI, est dans l'obligation d'interpeller M. Béchir lorsqu'il se trouve sur son territoire, ce qui n'avait pas été le cas lors d'une visite à la fin fin août 2010 du président soudanais à Nairobi. «Il reviendrait au procureur général et au ministre de la Sécurité intérieure d'ordonner cette arrestation s'il devait remettre les pieds au Kenya», a déclaré le juge de la Haute cour, Nicolas Ombija. Les juges de la CPI avaient délivré le 12 juillet 2010 un mandat d'arrêt contre le président du Soudan pour génocide au Darfour, après avoir lancé le 4 mars 2009 un premier mandat pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Le conflit au Darfour, qui a débuté en 2003, a fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon l'ONU. Khartoum parle de 10 000 morts. Quelques heures avant l'annonce de l'expulsion de l'ambassadeur kenyan, le ministère soudanais des Affaires étrangères avait affirmé que la décision de la justice kenyane n'aurait pas d'effet sur les relations entre les deux pays. Cette décision est liée à des désaccords internes au Kenya sur la manière de traiter avec la CPI, plutôt qu'à la situation au Soudan», avait déclaré le porte-parole du ministère, El-Abid Marouah. En plus du mandat d'arrêt lancé contre le président Omar El-Bachir, la tension monte de plus en plus avec l'autre Soudan du Sud, dont la séparation a été faite au mois de juillet dernier.